Woody Allen

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Détails

Âge
Nationalité
Filmographie 5 films
Récompenses 53 nominations et 18 victoires

Biographie

Woody Allen est né le 1er décembre 1935 à Brooklyn, dans l’État de New York, aux États-Unis. Son nom de naissance est Allan Stewart Konigsberg. Réalisateur, scénariste, acteur, humoriste, écrivain, clarinettiste, difficile de le faire entrer dans une seule case.

En plus de six décennies de carrière, Woody Allen a imposé une œuvre dense, profondément personnelle, immédiatement identifiable, tout en s’installant comme l’une des figures majeures du cinéma d’auteur américain. Un cinéma bavard, urbain, ironique, souvent obsédé par les névroses, le sexe, la psychanalyse, et le passage du temps.

Véritable artisan, il a tourné un film par an ou presque pendant plus de 40 ans, avec une régularité rare et un système quasi indépendant, en marge des studios traditionnels. Son univers, entre Manhattan et la psyché humaine, est peuplé d’intellectuels malheureux, d’amours impossibles, de trahisons douces et de vérités qu’on évite soigneusement de regarder en face. Mais derrière les lunettes rondes et l’auto-dérision, Woody Allen est un cinéaste souvent plus grave qu’il n’y paraît.

De l’humoriste de stand-up au scénariste caméléon

Avant de devenir réalisateur, Woody Allen commence sa carrière dans les années 50 comme auteur comique pour la télévision et les journaux. Son humour, très influencé par les stand-up juifs new-yorkais, est rapide, absurde, souvent teinté de cynisme et d’angoisse existentielle. Il se fait connaître par ses monologues décalés, avant de passer au cinéma en tant que scénariste et acteur.

Ses premiers films sont des comédies burlesques au ton décalé, comme Take the Money and Run ou Bananas, où il cultive l’image du loser sympathique et névrosé. Ce personnage, mi-Buster Keaton, mi-intello de quartier, devient sa signature. Puis, peu à peu, il évolue vers une forme de comédie plus sophistiquée, influencée par Bergman, Fellini, ou la Nouvelle Vague française.

Annie Hall et l’invention du "cinéma Allenien"

Le tournant a lieu en 1977 avec Annie Hall, film charnière qui lui vaut quatre Oscars, dont celui du meilleur réalisateur. Il y incarne Alvy Singer, comédien angoissé et incapable de faire durer une relation, face à Diane Keaton, inoubliable dans le rôle de l’ex-petite amie fantasque. Le film mêle introspection, structure déconstruite, apartés face caméra, flashbacks et humour existentiel. C’est drôle, brillant, triste — et totalement nouveau.

Avec Annie Hall, Woody Allen ouvre une longue série de films autofictionnels où il questionne le couple, le souvenir, la culpabilité, le désir et la difficulté de vivre à deux. Manhattan, Hannah and Her Sisters, Crimes and Misdemeanors, Deconstructing Harry, tous tournent autour des mêmes obsessions, sans jamais tourner en rond. Son style évolue, mais le cœur reste identique : c’est un cinéma de dialogues, de dilemmes moraux, de silences qui résonnent plus fort que les répliques.

Un acteur de ses propres histoires, avant de céder la place

Longtemps, Woody Allen joue lui-même les rôles principaux dans ses films. Il devient l’archétype du héros fragile, hypocondriaque, maladroit avec les femmes, mais toujours intellectuellement armé. Puis, à mesure que les années passent, il laisse la place à d’autres, comme John Cusack, Kenneth Branagh, Jason Biggs ou Jesse Eisenberg, qui reprennent plus ou moins consciemment son "rôle".

Il se fait aussi directeur d’acteurs exceptionnel, offrant à plusieurs comédiennes des rôles majeurs : Diane Keaton, Mia Farrow, Dianne Wiest, Judy Davis, Cate Blanchett (qui remporte un Oscar pour Blue Jasmine). Son regard sur les femmes est complexe, parfois critiqué, mais il leur offre régulièrement des rôles profonds, ambigus, puissants, loin des stéréotypes.

Un auteur au style reconnaissable entre mille

Ce qui fait de Woody Allen un cinéaste unique, c’est cette capacité à mêler l’humour au tragique sans que jamais l’un n’écrase l’autre. Ses films parlent d’adultère, de religion, de hasard, de culpabilité, de peur de la mort, avec une légèreté apparente qui dissimule une profonde noirceur existentielle. Il cite volontiers Freud, Nietzsche, Kierkegaard, et en même temps, il n’hésite pas à faire des blagues sur les homards ou les files d’attente au cinéma.

Ses films, souvent tournés en plans fixes, avec peu de musique originale, une lumière naturelle et des décors new-yorkais familiers, tracent le portrait d’une Amérique intellectuelle urbaine, aussi fascinée par l’Europe qu’angoissée par la banalité de sa propre vie.

Une œuvre immense, mais entachée de controverses

Depuis les années 1990, Woody Allen est au centre de polémiques liées à sa vie personnelle, notamment aux accusations portées par sa fille adoptive Dylan Farrow, qu’il nie fermement. Ces affaires ont eu un impact réel sur sa carrière, particulièrement dans les années 2010, où certains de ses films ont été boycottés ou déprogrammés. Des acteurs sont revenus sur leur collaboration, et ses projets récents n'ont pas toujours trouvé de distributeurs aux États-Unis.

Cela n’a pas empêché Woody Allen de continuer à tourner, souvent en Europe, avec des castings prestigieux. Même si sa visibilité a diminué, il continue de produire des films à son rythme, toujours dans une économie modeste, toujours fidèle à sa méthode. Pour certains, cela témoigne d’un artiste attaché à sa vision coûte que coûte ; pour d’autres, d’un isolement progressif.

Ce qu’on ne peut pas nier, c’est que l’œuvre de Woody Allen a profondément marqué le cinéma indépendant américain, influençant des générations de réalisateurs, de Noah Baumbach à Greta Gerwig, et que son mélange de comédie, de philosophie et de psychologie reste sans véritable équivalent.

Filmographie

5 sur 5 films

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