Vincent Gallo
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- Réalisation
- Production
- Sons
- Écriture
Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 5 films |
| Récompense | 1 nomination et 1 victoire |
Biographie
Vincent Gallo, acteur, réalisateur, musicien et artiste américain, est né le 11 avril 1961 à Buffalo, dans l’État de New York. Dès ses débuts, Vincent Gallo s’est positionné comme une figure inclassable, provocante, souvent à contre-courant, refusant les codes du cinéma classique, tout en revendiquant une certaine idée de la liberté artistique absolue. Pour certains, c’est un génie underground, pour d'autres, une énigme narcissique, mais dans tous les cas, un personnage qui ne laisse jamais indifférent.
Un artiste multidisciplinaire avant d’être cinéaste
Avant même de se faire remarquer au cinéma, Vincent Gallo est partout ailleurs. Dans la musique d’abord, où il participe à la scène new-yorkaise expérimentale des années 1980, jouant notamment avec Jean-Michel Basquiat dans un groupe de noise rock nommé Gray. Il touche aussi à la peinture, à la photographie, au design, à la mode… Bref, un créatif radical, curieux de tout, mais peu enclin à se fondre dans les circuits traditionnels.
Son look atypique, entre dandysme négligé et posture rock’n’roll, attire les créateurs autant que les caméras. Mais il faudra attendre les années 1990 pour qu’il devienne un visage repérable dans le cinéma indépendant américain, et surtout une voix singulière, autant devant que derrière la caméra.
Buffalo '66 : une œuvre culte et un autoportrait brutal
C’est en 1998 que Vincent Gallo fait une entrée fracassante dans le paysage cinématographique en tant qu’auteur complet avec Buffalo '66, film qu’il écrit, réalise, produit, monte, interprète et pour lequel il compose la musique. Oui, tout ça.
Le film, tourné en 35 mm, suit un ancien prisonnier mal dans sa peau (interprété par Gallo lui-même) qui enlève une jeune femme (jouée par Christina Ricci) pour l'obliger à faire semblant d’être sa compagne devant ses parents. Ce point de départ, dérangeant, donne lieu à une œuvre à la fois rude et poétique, faite de silences, de plans fixes, de dialogues décalés et de tensions contenues.
Buffalo '66 devient instantanément un film culte, célébré pour son style visuel et sa sincérité brutale. Et aussi parce qu’il est à l’image de son créateur : à la fois séduisant et inconfortable. On ne sait jamais si l’on est dans une confession intime ou une provocation pure. Mais dans un cinéma indépendant qui commence à se formater, Vincent Gallo impose une voix unique, radicalement personnelle.
The Brown Bunny : scandale, controverse, et Cannes
S’il y a un film qui symbolise à la fois la liberté artistique de Vincent Gallo et sa propension à chercher (ou provoquer) le clash, c’est bien The Brown Bunny, présenté à Cannes en 2003.
Tourné dans des conditions minimalistes, le film raconte la dérive d’un motard hanté par le souvenir d’une relation passée, et se termine sur une scène de sexe non simulée avec Chloë Sevigny, qui fait couler beaucoup d’encre. La projection cannoise se solde par des huées et des critiques féroces, et une guerre de déclarations entre Gallo et certains journalistes, dont Roger Ebert, que Gallo insultera publiquement avant de... se réconcilier avec lui des années plus tard. Tout un art du contraste.
Malgré ou à cause de la controverse, le film devient un objet cinématographique difficilement classable, parfois défendu pour sa mélancolie radicale, parfois moqué pour son apparente prétention. Vincent Gallo, lui, ne s’en excuse pas : il assume tout, attaque volontiers les critiques, et se retire peu à peu des circuits médiatiques.
Une carrière en pointillés, mais toujours singulière
Après The Brown Bunny, Vincent Gallo se fait plus rare, à l’écran comme derrière la caméra. Il continue à tourner dans quelques films, Essential Killing de Jerzy Skolimowski, Tetro de Francis Ford Coppola, mais souvent dans des rôles marginaux, parfois muets, toujours étranges. Il semble choisir ses projets comme il vit : selon ses humeurs, hors système, loin des studios.
Il multiplie aussi les déclarations provocantes, les prises de position controversées, et s’amuse à brouiller les pistes, jusqu’à mettre en vente ses services (et plus, selon certaines lectures) sur son propre site internet dans les années 2010, dans un mélange d’ironie, de performance artistique et de coup de com’.
Il reste actif par ailleurs dans la musique, exposant parfois ses œuvres visuelles, donnant des concerts, mais sans jamais revenir franchement sur le devant de la scène. Son nom, aujourd’hui, est synonyme d’indépendance absolue, mais aussi d’une forme de mystère, voire d’isolement volontaire.
Filmographie
5 sur 5 films