Vicky Krieps

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Détails

Âge
Nationalité
Filmographie 9 films
Récompense 1 nomination et 1 victoire

Biographie

Vicky Krieps, née le 4 octobre 1983 à Luxembourg-Ville, au Luxembourg, s’est imposée en quelques années comme l’une des figures les plus subtiles et insaisissables du cinéma européen. Actrice polyglotte (elle parle luxembourgeois, allemand, français et anglais), formée à l’école de théâtre de Zurich, Vicky Krieps a navigué entre cinéma d’auteur, productions internationales et rôles intimistes avec une aisance tranquille. Elle ne cherche pas la lumière, mais la lumière semble la rattraper.

Ce qui frappe chez Vicky Krieps, c’est ce mélange de fragilité apparente et de force intérieure. Elle dégage quelque chose d’à la fois familier et mystérieux, une présence qui ne repose jamais sur l’esbroufe mais sur une densité émotionnelle qui affleure doucement. Elle ne se donne pas immédiatement. Elle suggère, elle invite, elle trouble. Et cela suffit souvent à transformer un film.

Vicky Krieps révélée par Phantom Thread

Pendant plusieurs années, Vicky Krieps enchaîne des rôles dans des productions germanophones ou dans des films français, souvent dans des seconds rôles bien tenus, mais sans que le grand public ne la repère vraiment. Jusqu’à ce que Paul Thomas Anderson la choisisse, en 2017, pour donner la réplique à Daniel Day-Lewis dans Phantom Thread. Un film d’époque raffiné, dans le milieu de la haute couture londonienne des années 1950… et un rôle en or.

Dans la peau d’Alma, une serveuse discrète qui devient la muse, la compagne et le miroir trouble d’un créateur de mode obsessionnel, Vicky Krieps livre une performance tout en nuances. Face à l’un des acteurs les plus respectés et les plus intenses du cinéma, elle ne s’efface jamais. Mieux encore, elle impose une force tranquille, une ambiguïté permanente qui rend le personnage fascinant.

Le film est salué dans le monde entier, Vicky Krieps est révélée à l’international, et soudain, tout le monde veut savoir qui est cette actrice à la voix douce, au regard opaque, et à la manière unique d’habiter l’écran sans avoir l’air d’y toucher.

Une actrice libre, entre Europe et États-Unis

Plutôt que de capitaliser immédiatement sur ce succès hollywoodien, Vicky Krieps fait le choix — presque contre-intuitif — de retourner vers un cinéma plus indépendant, plus personnel. Elle tourne en Allemagne, en France, au Luxembourg, souvent dans des rôles de femmes en rupture ou en transformation. Ce refus du glamour facile, cette volonté de choisir des projets qui ont du sens avant tout, contribuent à renforcer son image de comédienne exigeante, un peu à part.

Elle joue ainsi dans Bergman Island de Mia Hansen-Løve, où elle incarne une cinéaste en pleine crise créative sur l’île de Fårö, chère à Ingmar Bergman. Le film brouille volontairement les frontières entre fiction et réalité, et Vicky Krieps y trouve un terrain de jeu idéal : celui du doute, de l’indépendance émotionnelle, du mouvement intérieur. Elle y est lumineuse, mélancolique, toujours un peu insaisissable.

On la retrouve aussi dans Corsage, un portrait audacieux et féministe de l’impératrice Sissi, où elle déconstruit l’icône historique avec une modernité déconcertante. Rien à voir avec les clichés de l’impératrice en robe pastel : ici, Vicky Krieps explore la lassitude, le désir d’émancipation, le poids du regard des autres sur une femme prisonnière de son image. Là encore, elle ne crie pas son intensité, elle l’insuffle.

Une interprétation tout en décalage maîtrisé

Ce qui distingue Vicky Krieps, c’est sa capacité à ne jamais “jouer” au sens traditionnel. Elle semble parfois presque en retrait, en décalage volontaire, comme si elle se tenait toujours à un demi-pas du rôle. Ce léger flottement, ce trouble, produit une forme d’attraction irrésistible. Elle n’a pas besoin d’explosions émotionnelles pour captiver : chez elle, le drame se lit dans un silence, dans un regard qui tarde à se détourner, dans une phrase qui sonne bizarrement juste.

Elle déclare d’ailleurs régulièrement en interview qu’elle cherche à “désapprendre” ce qu’on attend d’une actrice. Ne pas surjouer, ne pas contrôler, mais laisser advenir. Une démarche presque organique, qui explique pourquoi tant de réalisateurs la choisissent pour des rôles ambigus, mouvants, hors des sentiers battus.

Une présence qui continue de grandir sans forcer

Aujourd’hui, Vicky Krieps est sollicitée autant par des cinéastes d’auteur que par des productions plus visibles, sans que cela semble modifier son approche du métier. Elle continue à préférer les tournages resserrés, les projets atypiques, les rôles qui questionnent plus qu’ils ne confortent. Elle tourne aussi bien en anglais qu’en allemand ou en français, ce qui lui permet de circuler d’un cinéma à l’autre sans s’enfermer dans une industrie.

Pas de carrière linéaire, pas de stratégie de starification, pas de plan de conquête hollywoodien. Juste une suite de choix sensibles, parfois risqués, mais toujours sincères. Vicky Krieps construit un parcours qui lui ressemble : discret, élégant, exigeant, et parfois déroutant. On ne sait jamais tout à fait où elle va, ni ce qu’elle va faire ensuite, et c’est justement ce qui la rend si captivante.

Pas besoin de s’imposer par la force quand on peut magnétiser par l’intelligence. Et Vicky Krieps semble l’avoir compris depuis le début.

Filmographie

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