Tilda Swinton
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- Production
Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 22 films |
| Récompenses | 7 nominations et 4 victoires |
Royaume-Uni
Biographie
Tilda Swinton, de son nom complet Katherine Matilda Swinton, est née le 5 novembre 1960 à Londres, au Royaume-Uni. Actrice britannique inclassable, figure de proue du cinéma indépendant européen comme hollywoodien, elle est reconnue pour sa présence magnétique, son physique androgyne et sa capacité à incarner des rôles hors normes, souvent à contre-courant des codes classiques de la féminité à l’écran.
Tilda Swinton : aristocratie écossaise et vocation artistique radicale
Avant d’embrasser le cinéma, Tilda Swinton est issue d’une vieille famille de l’aristocratie écossaise. Diplômée en littérature de l’Université de Cambridge, elle se passionne très tôt pour le théâtre, puis rejoint la scène expérimentale. Ce parcours, à la fois intellectuel et subversif, va durablement marquer son approche du métier : ni carriériste, ni formatée, toujours singulière.
Son tout premier coup d’éclat public vient de sa collaboration avec le réalisateur Derek Jarman, dans les années 80. Ensemble, ils signent des films indépendants engagés, visuellement radicaux (Caravaggio, The Last of England), où elle apparaît comme une figure poétique et politique, à la croisée du genre, de l’histoire de l’art et de la performance.
Orlando : l'incarnation parfaite d’une identité fluide
En 1992, elle crève l’écran dans Orlando, adaptation du roman de Virginia Woolf, dans lequel elle incarne un noble anglais qui traverse les siècles et change de sexe. Ce rôle devient emblématique de son style : étrange, élégant, totalement affranchi des normes, mais chargé d’émotion. Tilda Swinton y incarne littéralement la fluidité du genre et du temps, dans une performance saluée dans le monde entier.
C’est aussi le moment où elle commence à tisser sa légende d’icône queer et post-genre, sans jamais vraiment revendiquer de discours militant : elle préfère être, incarner, expérimenter.
Une carrière entre cinéma d’auteur et productions grand public exigeantes
Tilda Swinton a cette rare capacité à passer d’un film d’auteur exigeant à une superproduction hollywoodienne, sans jamais perdre sa singularité. Elle travaille avec les plus grands : Lars von Trier (Breaking the Waves, Dogville), Jim Jarmusch (Only Lovers Left Alive, The Dead Don’t Die), Luca Guadagnino (I Am Love, A Bigger Splash, Suspiria), Bong Joon Ho (Snowpiercer, Okja), Wes Anderson (qu’elle accompagne régulièrement depuis Moonrise Kingdom).
Même dans l’univers Marvel, elle parvient à imposer sa patte : dans Doctor Strange, elle incarne l’Ancien, figure mystique qu’elle transforme en entité presque hors du temps, au-delà du genre ou de la culture d’origine du personnage.
Son jeu repose souvent sur la retenue, le regard, l’énergie physique. Elle peut incarner la douceur comme l’autorité glaciale, la détresse comme l’ironie la plus sèche, avec une intensité presque énigmatique.
Oscar, performance et art contemporain
En 2008, elle reçoit l’Oscar de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Michael Clayton, où elle campe une avocate d'entreprise rongée par l’angoisse. Une performance plus classique sur le papier, mais qu’elle rend dérangeante et profondément humaine.
Mais Tilda Swinton, c’est aussi l’art contemporain. Elle a exposé dans des musées — notamment une performance où elle dormait dans une vitrine, au MoMA — et collabore avec des artistes plasticiens, des vidéastes, des écrivains. Elle brouille volontairement les lignes entre art et cinéma, performance et fiction.
Tilda Swinton aujourd’hui : toujours insaisissable, toujours essentielle
En 2025, Tilda Swinton reste l’une des figures les plus respectées, fascinantes et atypiques du cinéma international. Elle tourne encore régulièrement avec des auteurs comme Joanna Hogg, Pedro Almodóvar, Wes Anderson, tout en apparaissant dans des projets hybrides, où le cinéma côtoie le mythe, la poésie, l'expérimentation.
Elle ne cherche pas la célébrité au sens traditionnel : elle construit une œuvre. À chaque rôle, elle semble poser une question au spectateur, plutôt que d’offrir une réponse. Et c’est sans doute là, dans cette zone d’incertitude maîtrisée, que réside la puissance de son art.
Filmographie
22 sur 22 films
