Steven Soderbergh

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Détails

Âge
Nationalité
Filmographie 19 films
Récompenses 8 nominations et 3 victoires

Biographie

Steven Soderbergh, né le 14 janvier 1963 à Atlanta, en Géorgie (États-Unis), est un réalisateur, scénariste, monteur, chef opérateur et producteur américain. Voilà, tout ça. Et parfois tout à la fois. Son nom est synonyme de liberté formelle, d’éclectisme assumé, et d’un certain goût pour la prise de risque dans un système hollywoodien souvent frileux. Du film d’auteur ultra-minimaliste au divertissement calibré pour le box-office, Steven Soderbergh ne choisit pas entre les deux : il explore, il expérimente, il déconstruit.

Le coup d’éclat de Sex, Lies, and Videotape

Steven Soderbergh devient une figure incontournable dès son premier long-métrage, Sex, Lies, and Videotape (1989), présenté à Cannes alors qu’il n’a que 26 ans. Le film, modeste dans ses moyens, remporte la Palme d’or, relance le cinéma indépendant américain à la fin des années 80, et place son auteur comme le fer de lance d’une nouvelle génération.

Le style Soderbergh est déjà là : mise en scène épurée, approche analytique des relations humaines, et une envie manifeste de remettre en question les formes narratives établies. Il alternera dès lors les projets personnels et les incursions dans le cinéma de studio, sans jamais perdre de vue son indépendance créative.

Un film, une approche : l’anti-routine comme méthode

Impossible de définir une “griffe” unique chez Steven Soderbergh. Il préfère changer d’outil, de ton, de genre, de format à chaque film. Il tourne parfois avec des caméras dernier cri, parfois avec un iPhone (comme pour Unsane ou High Flying Bird). Il signe ses images sous le pseudonyme Peter Andrews, et monte souvent lui-même ses films sous celui de Mary Ann Bernard — des alter ego qui témoignent de son contrôle total sur le processus de création.

Sa filmographie alterne donc entre blockbusters (la trilogie Ocean’s, Erin Brockovich, Contagion) et films plus arides ou expérimentaux (The Limey, Schizopolis, Bubble, The Girlfriend Experience). Il aborde le thriller politique, la science-fiction, la comédie, le documentaire, le drame juridique ou social, toujours avec une volonté d'explorer ce que le cinéma peut encore offrir comme langage visuel et narratif.

Un succès critique et commercial bien équilibré

En 2000, il réalise deux films très différents, Erin Brockovich et Traffic, qui lui valent une double nomination à l’Oscar du meilleur réalisateur — une rareté. Il remporte la statuette pour Traffic, et devient l’un des seuls cinéastes capables d’enchaîner films à message, films de genre et films grand public, tout en gardant un vrai contrôle sur ses productions.

Le succès commercial vient aussi avec la saga Ocean’s Eleven et ses suites, où il dirige un casting de stars tout en revisitant le film de casse avec un humour élégant et un montage stylisé. Soderbergh s’amuse autant que ses spectateurs — tout en conservant un regard analytique sur les dynamiques de pouvoir, d’argent et de manipulation.

Une posture d’auteur au sein du système

Ce qui distingue Steven Soderbergh, c’est sa capacité à rester un auteur dans un système industriel, sans s’ériger en outsider prétentieux. Il revendique la liberté, mais ne méprise pas l’efficacité. Il adore les contraintes comme moteur de création, que ce soit budgétaires, techniques ou narratives. Il a même annoncé sa retraite en 2013… avant de revenir très vite, preuve que le besoin de filmer est plus fort que la promesse de pause.

À la télévision aussi, il bouscule les formats : il produit ou réalise des séries comme The Knick, Mosaic, Full Circle, ou le téléfilm interactif Choose Your Own Adventure-esque Mosaic, preuve qu’il ne cesse de tester de nouvelles formes de récit.

Un observateur de son époque, sans ton moralisateur

Steven Soderbergh s’intéresse souvent aux systèmes : de santé, de pouvoir, de finances, de justice, qu’il observe avec un regard presque clinique mais jamais cynique. Contagion (2011), longtemps redécouvert en pleine pandémie, en est un exemple emblématique : un thriller sanitaire glaçant, visionnaire mais sobre, où la panique se joue en creux.

Même lorsqu’il s’attaque à la satire (Logan Lucky, The Laundromat), il conserve cette volonté de décrypter le réel plutôt que de le caricaturer, avec une ironie calme, parfois un brin absurde.

Une figure libre, toujours en mouvement

Aujourd’hui encore, Steven Soderbergh continue de tourner à un rythme soutenu, souvent en marge des studios traditionnels, en collaboration avec des plateformes de streaming ou sur des circuits indépendants. Il reste une figure centrale du cinéma américain contemporain, non pas pour sa célébrité, mais pour sa constance à remettre en jeu sa propre méthode.

Soderbergh ne cherche pas à impressionner, il cherche à expérimenter. Il ne livre pas de “grands films” à chaque fois, mais ses œuvres sont toujours des laboratoires cinématographiques vivants, parfois brillants, parfois déroutants, mais jamais paresseux.

Et dans un paysage où les formats tendent à se lisser, Steven Soderbergh rappelle que le cinéma peut encore surprendre, et qu’il n’est pas réservé à ceux qui crient le plus fort.

Filmographie

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