Sei Ashina
- Casting
Détails
| Autre nom | 芦名 星 |
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Nationalité |
| Filmographie | 2 films |
Biographie
Sei Ashina est née le 22 novembre 1983 à Fukushima, au Japon, et est décédée le 14 septembre 2020 à l’âge de 36 ans. Mannequin devenue actrice, Sei Ashina s’est fait un nom dans l’univers du cinéma et de la télévision japonaise avant de se faire remarquer à l’international. Belle, mystérieuse, souvent associée à des rôles de femmes fortes ou silencieuses, elle a su incarner une élégance fragile, tout en se montrant capable d’exprimer une profondeur dramatique dans des rôles parfois très exigeants.
Des débuts dans la mode avant de passer devant la caméra
Avant même de jouer la comédie, Sei Ashina entame une carrière de mannequin dans sa jeunesse. Elle se fait connaître sous son vrai nom, Igarashi Aya, en posant pour des magazines féminins japonais, notamment CanCam, l’un des plus populaires du pays auprès des jeunes femmes. Son visage fin, son allure androgyne et son regard intense la démarquent dans un univers où l’uniformité est souvent de mise.
Mais rapidement, elle ressent le besoin d’exprimer davantage. Le monde de la mode, aussi prestigieux soit-il, ne suffit pas. Elle entame alors une transition vers la comédie, avec un certain succès, en trouvant dès ses premiers rôles une justesse de ton et une présence troublante qui retiennent l’attention des réalisateurs.
Un rôle international marquant : Silk
En 2007, Sei Ashina se fait remarquer dans Silk, un film international réalisé par François Girard, inspiré du roman de Alessandro Baricco. Elle y joue la concubine mystérieuse, objet de désir d’un marchand de vers à soie européen incarné par Michael Pitt. Face à des acteurs confirmés comme Keira Knightley, Alfred Molina ou Miki Nakatani, Sei Ashina parvient à tirer son épingle du jeu grâce à un jeu très intériorisé, basé sur le silence, l’attente et la suggestion.
Même si le film reçoit un accueil critique mitigé, sa prestation est souvent citée comme l’un des points forts. Elle y incarne cette image du Japon rêvé par l’Occident — à la fois inaccessible et magnétique — tout en évitant les clichés habituels. Ce rôle lui ouvre les portes d’une visibilité hors du Japon, bien qu’elle choisisse de continuer principalement sa carrière sur ses terres natales.
Une actrice présente dans des genres très variés
Au Japon, Sei Ashina alterne les genres : drames historiques, thrillers modernes, fictions romantiques, séries télévisées. Elle apparaît dans Kamen Rider Hibiki (2005), un passage obligé pour beaucoup de jeunes acteurs japonais, puis dans des séries comme Aibo, Yae no Sakura, ou encore Untouchable.
Elle se fait remarquer pour sa capacité à incarner des femmes complexes, souvent marginales ou ambiguës, avec une économie de gestes et une grande précision émotionnelle. Ce n’est pas une actrice démonstrative, ni flamboyante, mais elle parvient à habiter ses personnages avec intensité, même dans des rôles parfois courts ou secondaires.
Son jeu repose sur une grande sensibilité, un rythme lent et posé, souvent en décalage avec la nervosité de certaines productions télévisées contemporaines. Elle impose sa cadence, sa respiration, ce qui donne à ses personnages une singularité immédiate.
Une disparition brutale, à l’image d’un parcours trop discret
Le 14 septembre 2020, Sei Ashina est retrouvée morte à son domicile à Tokyo. Les circonstances évoquent un suicide présumé, même si la famille et les proches n’ont pas souhaité en dire plus. Cette disparition brutale, à seulement 36 ans, laisse une trace douloureuse dans le monde du spectacle japonais.
Comme beaucoup d’artistes japonais, Sei Ashina évoluait dans une industrie exigeante, parfois impitoyable, où la pression sociale et professionnelle est omniprésente. Sa mort, comme celles d’autres figures publiques avant elle, a relancé le débat sur la santé mentale dans les milieux créatifs au Japon.
Elle n’avait peut-être pas encore atteint la reconnaissance qu’elle méritait à l’échelle internationale, mais sa trajectoire était celle d’une actrice en pleine maturité artistique, capable de faire beaucoup avec très peu. Son départ a laissé un vide que ses fans comme ses collègues n’ont pas oublié.
Une élégance discrète et une sensibilité à fleur de peau
Sei Ashina, c’était un jeu tout en retenue, une voix douce, un regard chargé de questions. Elle n’a jamais cherché à briller par des effets, ni à s’imposer dans les rôles attendus. Elle préférait les personnages troubles, ceux qu’on ne comprend pas tout à fait, ceux qui dérangent ou qui restent en retrait. En cela, elle a su construire une carrière singulière, sincère et subtile, loin du bruit mais pleine d’émotion.
Même si son nom n’est pas aussi célèbre que d’autres, son talent demeure dans chaque plan où elle apparaît — un silence, une hésitation, une distance. Elle faisait partie de ces actrices qui ne racontaient pas tout, mais qui laissaient beaucoup deviner. Et c’est peut-être ce qui la rend encore plus inoubliable.