Rubén Blades
- Casting
Détails
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| Filmographie | 7 films |
Biographie
Rubén Blades Bellido de Luna est né le 16 juillet 1948 à Panamá, dans la ville de Panama. Chanteur, compositeur, acteur, avocat et homme politique, Rubén Blades est l’une des figures les plus polyvalentes et influentes de la culture latino-américaine contemporaine. Il est autant vénéré pour ses textes de salsa socialement engagés que respecté pour ses performances sur les écrans, où il apporte à chaque rôle une intelligence tranquille et un charisme naturel. C’est un véritable artiste-citoyen, qui n’a jamais cloisonné ses domaines d’activité. Pour Rubén Blades, l’engagement, l’art et la politique ne s’excluent pas : ils s’alimentent.
Les racines musicales d’un auteur hors normes
Issu d’une famille modeste mais cultivée (son père était percussionniste et sa mère chanteuse et pianiste), Rubén Blades grandit dans un univers baigné de musique afro-caribéenne, de jazz et de chanson politique. Très tôt, il commence à écrire ses propres textes, marqués par un réalisme social acéré et une vision politique affirmée, loin des clichés festifs associés à la salsa commerciale.
Son ascension débute véritablement dans les années 70, après un passage par la Fania All-Stars, l’écurie mythique de la salsa new-yorkaise. Sa collaboration avec le pianiste Willie Colón marque un tournant majeur. Leur album Siembra (1978) devient un classique absolu, porté par des titres comme Plástico ou Pedro Navaja, une sorte de Mack the Knife latino, où Blades dépeint la rue comme un théâtre moral à ciel ouvert.
Contrairement à d’autres artistes de salsa, Rubén Blades écrit des histoires. Des récits. Parfois ironiques, parfois amers, mais toujours ancrés dans le réel. Il est le Bob Dylan de la salsa, avec une plume précise, acérée, et une volonté farouche de mettre en lumière les injustices sociales.
L’acteur : une autre scène, même exigence
Parallèlement à la musique, Rubén Blades entame une carrière d’acteur dès les années 80. Il joue dans The Milagro Beanfield War (1988) de Robert Redford, puis dans Mo' Better Blues de Spike Lee, The Super, Color of Night, Predator 2 ou encore Safe House, face à Denzel Washington.
Il se distingue par un jeu mesuré, souvent introspectif, avec cette façon unique de rendre ses personnages crédibles sans en faire trop. Il peut jouer un avocat, un politicien ou un flic fatigué, toujours avec cette présence calme, comme s’il en savait plus que ce qu’il laisse entendre.
Il s’illustre aussi à la télévision, notamment dans des séries comme Fear the Walking Dead, où il incarne Daniel Salazar, un personnage complexe, entre passé trouble et instinct de survie. Une performance saluée, qui montre à quel point il peut captiver dans des univers très différents.
L’homme politique : entre culture et engagement réel
Ce n’est pas qu’un rôle de composition : Rubén Blades a aussi été ministre du Tourisme du Panama entre 2004 et 2009, sous la présidence de Martín Torrijos. Il s'était déjà présenté à la présidentielle de 1994, avec un programme centré sur l’éducation, la culture et la lutte contre la corruption.
Ce n’était pas une posture médiatique. Rubén Blades a toujours pensé que les artistes avaient un rôle à jouer dans la société, pas seulement pour divertir, mais pour questionner, proposer, éveiller. Il a mis sa notoriété au service d’un véritable travail politique, tout en poursuivant sa carrière artistique.
Une vision cohérente et transversale de la culture
Ce qui rend Rubén Blades unique, c’est cette cohérence entre ses différentes vies : il n’a jamais cessé d’écrire, de chanter, d’agir, de représenter, que ce soit sur scène, à l’écran ou dans les sphères politiques. Il a reçu de multiples distinctions, dont plusieurs Grammy Awards et Latin Grammy Awards, sans jamais chercher à devenir une star au sens hollywoodien.
Sa musique continue d’évoluer, mêlant salsa, jazz, rock et musiques du monde, sans renier ses racines. Ses textes restent aussi pertinents qu’à ses débuts, parfois même plus — car ils parlent de cycles qui se répètent, de violence urbaine, de pouvoir, de migration, de mémoire collective.