Roy Lee
- Production
Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 33 films |
États-Unis
Biographie
Roy Lee est un producteur américain né le 23 mars 1969 à Brooklyn, dans l’État de New York, aux États-Unis, dans une famille d’origine coréenne. Il est principalement connu pour avoir été le trait d’union entre le cinéma d’horreur asiatique et Hollywood, initiant un mouvement de remakes qui a profondément marqué les années 2000. Grâce à un flair redoutable pour les récits à fort potentiel, Roy Lee est devenu une figure incontournable du thriller et de l’épouvante modernes, mais son influence dépasse largement le genre horrifique.
Un parcours juridique, une reconversion visionnaire
Avant de se lancer dans le cinéma, Roy Lee suit un parcours plutôt classique : études à l’université de George Washington, puis diplôme de droit. Il travaille comme avocat spécialisé dans le divertissement, un poste qui lui permet d’observer de l’intérieur les logiques industrielles du cinéma. Mais c’est son intérêt pour le marché asiatique, notamment japonais et coréen, qui va lui offrir une voie royale vers la production.
Au tournant des années 2000, alors que le J-horror (horror japonais) connaît un succès critique croissant, Roy Lee identifie une opportunité unique : importer ces récits vers le public occidental, non pas en version originale, mais sous forme de remakes adaptés aux sensibilités locales. Une stratégie qui va littéralement réorienter la production hollywoodienne du genre.
The Ring, The Grudge, Dark Water : l’âge d’or du remake asiatique
C’est avec The Ring (2002), remake américain du film japonais Ringu, que Roy Lee entre par la grande porte. Le film, réalisé par Gore Verbinski avec Naomi Watts, devient un véritable phénomène, prouvant que le cinéma d’horreur japonais peut séduire un public mondial, même reconfiguré pour le marché américain. L’esthétique froide, le rythme lent, l’angoisse diffuse… tous les éléments sont conservés, mais réinjectés dans un format plus accessible.
Derrière cette réussite, Roy Lee n’est pas un simple coordinateur : c’est le passeur culturel, celui qui repère les propriétés intellectuelles au bon moment, négocie les droits, et construit des ponts solides entre les cinémas. Il réitère le coup avec The Grudge (2004), puis Dark Water (2005), Pulse (2006), Shutter (2008), et plusieurs autres adaptations. Le modèle est lancé : Hollywood découvre qu’on peut “traduire” l’angoisse venue d’Asie, et que ça rapporte.
Une maison de production qui sent le sang frais : Vertigo Entertainment
En 2001, Roy Lee cofonde Vertigo Entertainment, une société de production qui devient rapidement un hub pour les remakes internationaux, mais aussi pour les projets originaux à fort potentiel narratif. Loin de se limiter à l’horreur asiatique, il étend son activité à d’autres genres et territoires, tout en gardant un cap : miser sur les histoires fortes et les mondes immersifs.
Avec Vertigo, il produit des films comme The Departed (2006), remake du film hongkongais Infernal Affairs, réalisé par Martin Scorsese. Le film remporte l’Oscar du meilleur film, et là encore, Roy Lee est à l’origine de l’adaptation. Un tournant : il prouve qu’un remake bien pensé n’est pas une facilité, mais un acte créatif à part entière.
Il continue sur sa lancée avec The Strangers (2008), Quarantine (2008), puis de nouveaux titres comme IT (2017 et 2019), Doctor Sleep (2019), Barbarian (2022), ou encore la série The Exorcist (2016). Roy Lee devient alors l’un des piliers de la production horrifique “mainstream” à Hollywood, à la fois respecté par les fans du genre et par les studios pour son sens aigu du marché.
Une approche unique du métier de producteur
Roy Lee ne s’est jamais positionné comme un simple exécutif ou financier. Il fonctionne comme un éclaireur, capable d’identifier les récits visuellement forts, psychologiquement perturbants ou thématiquement innovants, parfois avant même qu’ils n’aient une chance d’exister aux États-Unis. Il s’intéresse de près aux tendances émergentes dans le cinéma asiatique, et anticipe les appétits du public occidental.
Sa méthode repose sur une alliance entre analyse du marché mondial, intuition narrative, et flexibilité industrielle. Il navigue aussi bien dans le circuit des festivals que dans les plateformes de streaming, toujours à la recherche du bon projet au bon moment.
Et ce qui le rend unique, c’est qu’il ne se contente pas de transposer les récits : il les adapte avec un respect profond pour leur atmosphère et leur sens, en travaillant souvent avec les créateurs originaux.
Un pont entre cultures, un stratège du genre
Le rôle de Roy Lee dépasse celui du producteur au sens classique. Il incarne une passerelle entre les cinémas du monde, en particulier entre l’Asie de l’Est et les États-Unis, tout en restant attentif aux évolutions des formats : film, série, franchise, contenu pour plateformes… Il s’adapte, mais sans jamais sacrifier la qualité narrative.
Il continue aujourd’hui à repérer, adapter et produire, en s’appuyant sur un réseau mondial de scénaristes, de réalisateurs et de studios. Il a contribué à familiariser le public occidental avec des codes visuels venus d’ailleurs, tout en imposant un standard de production élevé dans le domaine du thriller psychologique et de l’horreur stylisée.
Filmographie
