Robert Altman
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Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 8 films |
| Récompenses | 20 nominations et 7 victoires |
Biographie
Robert Altman, né le 20 février 1925 à Kansas City, dans le Missouri (États-Unis), et mort le 20 novembre 2006 à Los Angeles, était un réalisateur, scénariste et producteur américain. En plus de cinquante ans de carrière, Robert Altman s’est imposé comme une figure incontournable du cinéma indépendant américain, reconnu pour son style fluide, ses dialogues foisonnants et sa capacité à diriger de vastes ensembles d’acteurs. À la fois critique et amoureux de l’Amérique, il a laissé derrière lui une œuvre dense, originale, souvent satirique, mais toujours profondément humaine.
Une approche radicale du cinéma dès les années 70
Après des débuts dans les années 1950 à la télévision, Robert Altman connaît la reconnaissance critique et publique en 1970 avec MASH*, une satire antimilitariste sur fond de guerre de Corée. Ce succès inattendu, aussi bien commercial qu’artistique, lance sa carrière cinématographique à plein régime. MASH* impose déjà plusieurs marques de fabrique du cinéaste : une caméra qui se promène librement, des dialogues qui se chevauchent, et un humour caustique.
Durant cette décennie, Robert Altman enchaîne les films devenus emblématiques : McCabe & Mrs. Miller, Nashville, The Long Goodbye, 3 Women... Il s’attaque aux genres classiques (western, film noir, comédie musicale) pour mieux les déconstruire. Il ne s'agit jamais d’hommages, mais plutôt de relectures personnelles, parfois désenchantées, de l’Amérique et de ses mythes.
Le style Altman : un chaos organisé, une voix singulière
Le style de Robert Altman repose sur une série de choix audacieux qui sont devenus sa signature. Il affectionne les plans larges, les prises de son naturalistes, les improvisations contrôlées, et les récits choraux où une multitude de personnages interagissent, souvent sans protagoniste principal. Cette structure fragmentée donne à ses films une texture vivante, parfois désorientante, mais toujours immersive.
Cette façon de filmer la réalité sans la hiérarchiser (ni dans l’image, ni dans le son) donne un sentiment d’authenticité rare. Chez Robert Altman, la vie semble toujours se dérouler malgré la caméra, pas grâce à elle. Il laisse place à l’imprévu, au désordre, à la parole flottante. Un style qui exige du spectateur une attention particulière, mais qui le récompense en retour par une richesse de sens peu commune.
Une carrière en dents de scie, mais toujours indépendante
Le parcours de Robert Altman n’est pas un long fleuve tranquille. Il connaît des hauts très hauts, et des creux profonds. Après ses triomphes des années 70, les années 80 sont plus difficiles. Il se replie vers des productions plus modestes, du théâtre filmé, ou des projets télévisés, toujours avec la même liberté.
Il revient au premier plan dans les années 90 avec The Player (1992), satire cruelle d’Hollywood portée par Tim Robbins, puis avec Short Cuts (1993), adaptation ambitieuse de nouvelles de Raymond Carver, qui pousse encore plus loin son goût pour la narration éclatée. Ces films réinstallent Robert Altman au cœur du paysage cinématographique, tout en montrant qu’il n’a rien perdu de sa verve critique.
Des films à la frontière entre ironie et mélancolie
Les œuvres de Robert Altman sont souvent perçues comme caustiques, mais elles sont rarement cyniques. Derrière la dérision, il y a toujours un regard profondément humain sur ses personnages, même les plus médiocres. Que ce soit dans Gosford Park, A Prairie Home Companion ou Dr. T and the Women, il observe sans condamner, souligne l’absurdité sans mépriser.
Sa capacité à mélanger les tons (drame, comédie, absurde, musical) sans jamais perdre le fil est l’une de ses forces majeures. Chez Robert Altman, on rit souvent, mais d’un rire un peu amer, qui vient révéler quelque chose de plus profond sur les relations humaines, le pouvoir, ou le simple passage du temps.
Une fin de carrière digne, et un héritage durable
Jusqu’à la fin, Robert Altman reste fidèle à ses principes. En 2006, il présente A Prairie Home Companion, son dernier film, comme une sorte de chant du cygne à la fois doux et grave. Quelques mois plus tard, il s’éteint à l’âge de 81 ans. Mais entre-temps, il a influencé plusieurs générations de réalisateurs, de Paul Thomas Anderson à Richard Linklater, en passant par Noah Baumbach ou Alejandro González Iñárritu.
Il laisse une œuvre cohérente, traversée par un même souffle d’expérimentation, de liberté, et d’ironie douce-amère. Robert Altman, c’est le cinéma qui ne cherche pas à tout maîtriser, mais qui regarde le monde tel qu’il est : confus, bruyant, imprévisible, et parfois, profondément beau.
Filmographie
8 sur 8 films