Paul Newman
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Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 7 films |
| Récompenses | 18 nominations et 5 victoires |
Biographie
Paul Newman, né le 26 janvier 1925 à Shaker Heights, dans l’Ohio (États-Unis), et décédé le 26 septembre 2008 à Westport, dans le Connecticut, est l’une des figures les plus emblématiques du cinéma américain. Acteur, réalisateur, philanthrope, pilote automobile et homme d’affaires, Paul Newman a traversé six décennies d’Hollywood avec une constance rare, un charisme magnétique et une élégance naturelle qui ont fait de lui bien plus qu’une star : une légende.
Une jeunesse entre théâtre et uniforme militaire
Fils d’un commerçant juif et d’une mère catholique, Paul Newman découvre très tôt une attirance pour la scène. Après avoir servi dans la marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale — en tant qu’opérateur radio dans le Pacifique — il entame des études de théâtre à l’Actors Studio, où il croise d'autres futurs monstres sacrés comme Marlon Brando ou James Dean.
Rapidement, sa beauté classique et ses yeux d’un bleu presque irréel attirent les caméras. Mais Paul Newman ne se contente pas d’un physique avantageux : il veut creuser, comprendre, incarner des personnages complexes, ambivalents, souvent rongés par le doute ou la colère. Son jeu se développe entre retenue et tension intérieure, ce qui le place à contre-courant du jeu plus explosif de certains de ses contemporains.
L’ascension dans les années 50 et 60 : le héros imparfait
C’est à partir de The Silver Chalice (1954), qu’il commence sa carrière cinématographique, mais c’est avec Somebody Up There Likes Me (1956) qu’il attire vraiment l’attention. Il enchaîne ensuite avec Cat on a Hot Tin Roof (1958), aux côtés d’Elizabeth Taylor, où il campe un homme blessé, alcoolique et fermé aux émotions. Un rôle emblématique de cette époque qui voit naître une nouvelle forme de masculinité à l’écran, plus vulnérable et tourmentée.
Les années 60 sont pour Paul Newman synonymes de consécration. Il tourne The Hustler (1961), Hud (1963), Cool Hand Luke (1967) ou encore le cultissime Butch Cassidy and the Sundance Kid (1969), en tandem avec Robert Redford. Le duo fonctionne si bien qu’ils se retrouvent quelques années plus tard dans The Sting (1973), autre immense succès populaire. Ensemble, ils incarnent une forme de virilité élégante, sans forfanterie, toujours un peu désinvolte mais jamais superficielle.
Dans tous ces rôles, Paul Newman reste fidèle à une ligne de conduite : il refuse le héros lisse et conquérant, lui préférant l’homme en conflit avec lui-même, souvent perdu, parfois cynique, mais jamais inhumain.
Le refus du star-system et l’engagement social
L’une des grandes forces de Paul Newman, c’est d’avoir toujours maintenu une certaine distance avec Hollywood, tout en y occupant une place centrale. Il fuit les tabloïds, reste marié à Joanne Woodward pendant plus de cinquante ans (ce qui relève du miracle à Hollywood), et consacre une bonne partie de sa fortune à des œuvres caritatives.
En 1982, il fonde Newman’s Own, une marque de produits alimentaires dont 100 % des bénéfices sont reversés à des causes humanitaires. Une démarche rare, sincère, qui a généré, au fil des ans, des centaines de millions de dollars pour des hôpitaux, des programmes éducatifs et des camps pour enfants malades. Un véritable engagement, loin des effets d’annonce.
Politiquement, il s’engage contre la guerre du Vietnam, soutient les droits civiques, et se retrouve même, à son grand honneur, sur la liste noire de Richard Nixon. Pas mal pour un "beau gosse" qu’on aurait pu croire superficiel.
Une carrière prolongée avec sagesse et justesse
Même passé la soixantaine, Paul Newman continue de tourner avec une élégance désarmante. Il reprend son rôle d’Eddie Felson dans The Color of Money (1986), réalisé par Martin Scorsese, ce qui lui vaut — enfin — l’Oscar du meilleur acteur. Un prix plus honorifique que réellement compétitif, tant il semblait étrange qu’un tel comédien n’ait pas encore été récompensé.
Il s’illustre également dans Nobody’s Fool (1994), Road to Perdition (2002), et même dans l’animation, en prêtant sa voix à un vieux bolide dans Cars (2006). Toujours fidèle à lui-même, il choisit ses projets avec soin, sans chercher à forcer le retour ou à maintenir artificiellement une image.
Une élégance inaltérable et une légende intacte
Paul Newman n’était pas seulement un acteur brillant. Il était aussi un homme profondément respecté pour sa droiture, sa générosité et son humilité. Là où d’autres auraient capitalisé sur leur image, lui a préféré s’effacer derrière ses engagements et sa famille. Il a traversé le temps sans s’abîmer dans la gloire, sans scandale, sans excès — avec une classe naturelle que peu ont égalée.
Son décès en 2008, des suites d’un cancer du poumon, a laissé un vide tangible dans le monde du cinéma. Mais son image, elle, reste intacte. Ce regard perçant, ce sourire en coin, cette manière de ne jamais trop en faire tout en donnant beaucoup... Paul Newman, c’est l’élégance sans prétention, le talent sans ego, la star sans le show.
Et c’est sans doute pour ça qu’il reste, encore aujourd’hui, l’un des acteurs les plus admirés de l’histoire du cinéma américain.
Filmographie
7 sur 7 films