Mickey Rourke

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Détails

Autre nom Philip Andre Rourke Jr.
Âge
Nationalité
Filmographie 14 films
Récompenses 2 nominations et 1 victoire

Biographie

Mickey Rourke, de son vrai nom Philip Andre Rourke Jr., est né le 16 septembre 1952 à Schenectady, dans l’État de New York (États-Unis). Acteur américain à la trajectoire aussi fascinante qu’imprévisible, Mickey Rourke a longtemps été perçu comme l’archétype du bad boy hollywoodien, à la fois magnétique, insaisissable et, disons-le franchement, souvent en roue libre. Ce qui ne l’a pas empêché de marquer durablement le cinéma des années 80, avant de disparaître presque totalement des radars... pour mieux revenir.

Son parcours est celui d’un homme constamment tiraillé entre deux passions : la boxe et le cinéma. Et parfois, la vie n’a pas toujours su trancher à sa place. Le résultat : une carrière faite de sommets artistiques, de choix discutables, de combats (littéralement) et d’une certaine forme de renaissance, avec au passage un nez cassé quelques fois et une filmographie aussi chaotique que passionnante.

Les débuts flamboyants de Mickey Rourke à l’écran

Le cinéma découvre Mickey Rourke dans les années 1980, avec des rôles secondaires mais remarqués dans Body Heat (La Fièvre au corps) ou Diner, où il impose déjà son style : regard intense, diction traînante, présence troublante. Très vite, il devient l’une des figures montantes du cinéma américain indépendant, symbole d’une masculinité vulnérable et électrique.

Mais c’est surtout 9½ Weeks (9 semaines ½) en 1986, aux côtés de Kim Basinger, qui le propulse au rang de sex-symbol planétaire. Film sulfureux à l’esthétique glacée, il ancre Mickey Rourke dans l’imaginaire collectif : celui d’un homme dangereux, séduisant, à la limite du malsain. Dans Angel Heart la même année, il confirme sa capacité à incarner des personnages ambigus, égarés, parfois au bord de la rupture.

À cette époque, la critique le compare à Marlon Brando ou James Dean. Ce n’est pas totalement immérité. Il y a chez Mickey Rourke une intensité sincère, une capacité à s’effacer dans ses rôles, quitte à en payer le prix dans sa vie personnelle.

La parenthèse boxe et la descente aux enfers

Mais voilà : Mickey Rourke n’est pas du genre à suivre une ligne droite. Lassé d’Hollywood, déçu par l’industrie, en guerre ouverte avec à peu près tout le monde (agents, réalisateurs, studios...), il décide dans les années 90 de retourner à sa première passion : la boxe.

Il reprend donc les gants, enfile le short et remonte sur le ring. Plusieurs combats professionnels, quelques victoires, des blessures... et un visage qui commence à se transformer. Entre les coups reçus et les chirurgies réparatrices parfois mal maîtrisées, le physique de Mickey Rourke change radicalement. Le rebelle glamour des années 80 devient presque méconnaissable.

Pendant cette période, sa carrière d’acteur décline. On le retrouve dans des films de série B, parfois totalement oubliés, parfois étonnamment audacieux. Mais globalement, Mickey Rourke disparaît peu à peu des radars, abandonné par l’industrie qu’il avait lui-même rejetée.

Le retour inattendu avec The Wrestler

Puis, presque par miracle (ou plutôt grâce à Darren Aronofsky), Mickey Rourke fait un retour spectaculaire en 2008 avec The Wrestler. Il y joue Randy "The Ram" Robinson, catcheur sur le déclin, brisé par la vie et par son propre corps. Autant dire qu’il ne joue pas un rôle, il s’y abandonne entièrement.

La performance est bouleversante. Fragile, intense, physique, déchirante. Le film reçoit un accueil critique unanime et Mickey Rourke rafle plusieurs récompenses, dont un Golden Globe et une nomination à l’Oscar du meilleur acteur. Le public découvre (ou redécouvre) un acteur à fleur de peau, capable d’émouvoir sans artifice. Et là, oui, les comparaisons avec les plus grands prennent enfin tout leur sens.

Entre indépendance farouche et choix déroutants

Après The Wrestler, Mickey Rourke ne rentre pas dans les clous pour autant. Il accepte des rôles parfois très commerciaux (Iron Man 2, The Expendables), parfois totalement improbables (Passion Play, Java Heat, Night Walk). On ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre avec lui, et c’est peut-être ce qui le rend toujours un peu fascinant.

Il continue à cultiver son image d’outsider hollywoodien, avec ses petits chiens, ses costards bariolés, ses déclarations à contre-courant, et une honnêteté parfois dérangeante. Il ne cherche plus à plaire, ni à convaincre. Il tourne, parce qu’il en a envie. Ou pas.

Même quand le cinéma semble l’oublier à nouveau, Mickey Rourke reste une figure à part. On peut ne pas aimer ses choix, ne pas comprendre sa trajectoire, mais on ne peut pas l’ignorer. Il fait partie de ces rares acteurs qui portent leur vie sur leur visage, et dont chaque performance est traversée par quelque chose d’irréductiblement personnel.

Mickey Rourke, acteur de contrastes et survivant à sa manière

Qu’on le considère comme une étoile filante, un talent gâché ou un mythe cabossé, Mickey Rourke reste une présence unique dans l’histoire du cinéma américain. À la fois flamboyant et fracassé, vulnérable et agressif, il incarne cette génération d’acteurs où l’intensité émotionnelle passe parfois avant la logique de carrière.

Et s’il est difficile aujourd’hui de savoir s’il reviendra un jour sur le devant de la scène avec la même force que dans The Wrestler, il n’en reste pas moins un acteur culte, à sa manière. Un homme dont chaque apparition, même brève, nous rappelle qu’il a vécu — vraiment vécu — et qu’il ne joue jamais tout à fait un rôle.

Filmographie

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