Max von Sydow
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Détails
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| Filmographie | 15 films |
Biographie
Max von Sydow, de son nom complet Carl Adolf von Sydow, est né le 10 avril 1929 à Lund, en Suède, et s’est éteint le 8 mars 2020 à Seillans, dans le sud de la France, pays dont il avait aussi acquis la nationalité. Comédien à la stature imposante et à la voix inimitable, il a traversé plus de six décennies de cinéma en passant avec aisance des œuvres intimistes d’Ingmar Bergman aux superproductions hollywoodiennes.
Max von Sydow : une formation classique au service de rôles inoubliables
Dès ses débuts, Max von Sydow se distingue par un jeu intense et une présence scénique rare. Il se forme à l’Académie royale d’art dramatique de Stockholm, avant de rejoindre le Théâtre municipal de Malmö. C’est là qu’il rencontre Ingmar Bergman, le réalisateur avec lequel il construira l’une des collaborations les plus fécondes de l’histoire du cinéma européen.
Le rôle qui le fait entrer dans la légende arrive en 1957 avec Le Septième Sceau. Dans ce film devenu culte, Max von Sydow incarne un chevalier revenu des Croisades, qui joue aux échecs avec la Mort sur une plage suédoise. Une scène aussi austère que magnétique, qui fixe durablement son image d’acteur métaphysique, souvent associé à des figures tourmentées, solennelles ou profondément humaines.
Max von Sydow dans les films d’Ingmar Bergman : une collaboration mythique
Au fil des années 1950 et 1960, Max von Sydow devient l’un des interprètes fétiches de Bergman. Il apparaît dans des films aussi marquants que Les Fraises sauvages, La Source, L’Œil du diable ou L’Heure du loup. Ces rôles, souvent graves, lui valent une reconnaissance critique internationale, même si son visage reste alors encore associé à un cinéma d’auteur exigeant.
Avec Bergman, Max von Sydow incarne des hommes en proie au doute, à la foi, à la solitude ou à la décomposition des certitudes. Ce partenariat artistique forge son image d’acteur intellectuel, mais il est loin de se cantonner à ce registre.
L’appel de Hollywood : de L’Exorciste à Flash Gordon
À partir des années 1970, Max von Sydow s’ouvre à une carrière internationale. Son premier grand rôle aux États-Unis est particulièrement marquant : celui du père Merrin dans L’Exorciste (1973). Vieilli pour le rôle (alors qu’il n’a que 44 ans), il donne au personnage une densité spirituelle qui marque durablement les spectateurs.
Il enchaîne ensuite avec des productions très variées : Les Trois Jours du Condor, Dune, Hannah et ses sœurs, Pelle le Conquérant (pour lequel il est nommé à l’Oscar du meilleur acteur en 1989), Minority Report ou encore Shutter Island. Il joue même l’empereur Ming dans Flash Gordon, preuve que l’acteur n’a jamais hésité à surprendre.
Sa capacité à passer du cinéma d’auteur à la science-fiction, du drame à la fantaisie, tout en gardant une gravité singulière, fait de lui une figure à part dans le paysage cinématographique mondial.
Une fin de carrière discrète mais prestigieuse
Même dans ses dernières années, Max von Sydow continue d’apparaître dans des œuvres majeures. En 2011, il joue dans Extrêmement fort et incroyablement près, où il incarne un vieil homme muet. Ce rôle sans parole lui vaut une nouvelle nomination aux Oscars, cette fois comme meilleur second rôle.
En 2015, il rejoint l’univers de Game of Thrones, où il interprète le Corbeau à trois yeux, dans une apparition aussi brève que symbolique. Il a également fait une courte apparition dans Star Wars: Le Réveil de la Force, incarnant un mystérieux personnage nommé Lor San Tekka. Deux rôles dans des sagas mythiques, pour boucler la boucle avec élégance.
Max von Sydow, une silhouette imposante et un jeu tout en retenue
Avec son regard perçant, sa voix grave et son physique longiligne (il mesurait 1m93), Max von Sydow imposait immédiatement le respect à l’écran. Mais loin de se reposer sur son apparence, il cultivait un jeu tout en intériorité, fait de silences éloquents et de nuances psychologiques.
Il a souvent incarné des figures d’autorité (rois, prêtres, juges, intellectuels), mais aussi des hommes vulnérables, perdus ou en quête de rédemption. Il excellait dans les rôles de personnages hantés par le passé, confrontés à des dilemmes moraux ou métaphysiques.
Un héritage discret mais indélébile
Contrairement à d’autres acteurs de sa génération, Max von Sydow n’a jamais cherché les projecteurs. Il a mené sa carrière avec une rigueur presque monacale, choisissant ses rôles avec soin et humilité. Il laisse derrière lui une filmographie impressionnante, traversant les genres, les langues et les continents.
Avec plus de 150 rôles au cinéma et à la télévision, il demeure une figure majeure du 7e art, respectée aussi bien par les cinéphiles que par le grand public. Sa présence, même dans les rôles les plus secondaires, conférait aux films une gravité immédiate.
Disparu en 2020, Max von Sydow laisse l’image d’un acteur immense, fidèle à ses origines scandinaves, mais ouvert au monde. Il a prouvé qu’on pouvait être à la fois un monument du cinéma d’auteur et une figure emblématique de la pop culture, sans jamais perdre son intégrité artistique.
Une sorte de chevalier moderne, dont la partie d’échecs avec la Mort continue de fasciner, encore et encore.