Marie Laforêt

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Détails

Autre nom Maïtena Marie Brigitte Doumenach
Âge
Nationalités
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Filmographie 1 film

Biographie

Marie Laforêt, de son vrai nom Maïtena Marie Brigitte Doumenach, est née le 5 octobre 1939 à Soulac-sur-Mer, en France, et s’est éteinte le 2 novembre 2019 à Genolier, en Suisse, où elle résidait depuis de nombreuses années. Artiste aux multiples facettes, elle incarne une figure à part dans le paysage culturel francophone, entre chanson, cinéma et retrait volontaire des projecteurs.

Ses origines, à la croisée du Sud-Ouest français et d’un héritage basque-catalan, nourrissent une personnalité farouchement indépendante, presque insaisissable. Derrière l’image de beauté froide que le public lui associe souvent, Marie Laforêt cache une artiste à la sensibilité à fleur de peau, à la fois distante et intensément présente. Une contradiction ? Plutôt une tension créative qui traversera toute sa carrière.

Une révélation par le cinéma : de Plein Soleil à des rôles de femmes libres

C’est un peu par hasard que Marie Laforêt entre dans le monde du cinéma. En 1959, elle remporte un concours de jeunes talents organisé par Europe 1, qui devait initialement mettre en avant sa sœur. À la suite de ce tremplin improbable, elle décroche son premier grand rôle dans Plein Soleil de René Clément, aux côtés d’un jeune Alain Delon. Le film, adapté de Patricia Highsmith, est un succès, et l’aura mystérieuse de Marie Laforêt frappe immédiatement.

Elle enchaîne ensuite les rôles dans les années 1960 et 1970, souvent dans des films où elle incarne des femmes fortes, atypiques ou en rupture avec les normes sociales. Son jeu oscille entre distance aristocratique et vulnérabilité latente, ce qui la distingue dans un cinéma français encore très marqué par des figures féminines plus stéréotypées. Elle tourne avec des réalisateurs comme Jean-Pierre Mocky, Georges Lautner ou Édouard Molinaro, et donne la réplique à des acteurs comme Michel Piccoli, Jean Gabin ou Pierre Brasseur.

Si sa carrière au cinéma est dense, Marie Laforêt s’en éloigne peu à peu, à mesure qu’elle se lasse de l’industrie et de ses compromis. Elle ne supporte pas les faux-semblants, ni les carcans dans lesquels on tente de l’enfermer. Elle préfère fuir les mondanités, quitte à être perçue comme distante, voire ingérable. Mais c’est justement cette radicalité discrète qui fait sa singularité.

La chanteuse à la voix limpide, entre folk, pop et traditions

Parallèlement à sa carrière d’actrice, Marie Laforêt se lance dans la chanson, un domaine où elle trouvera une liberté d’expression plus personnelle. Dès les années 1960, sa voix claire, presque cristalline, séduit le public avec des titres comme Les vendanges de l’amour, Viens, viens ou Il a neigé sur Yesterday. Elle impose un style qui navigue entre chanson française, influences folk et accents méditerranéens, toujours avec cette classe un peu distante qui lui est propre.

Elle n’écrit pas toujours ses chansons, mais elle les incarne avec une sincérité troublante. Certaines reprises deviennent même plus connues dans sa version que dans l’originale, comme Paint It Black des Rolling Stones transformée en Marie Douceur, Marie Colère. Elle ose aussi des mélanges audacieux entre poésie, musiques du monde et compositions contemporaines, ce qui la distingue de la chanson yéyé de son époque.

Contrairement à d’autres chanteuses, Marie Laforêt ne cherche jamais à plaire à tout prix. Elle choisit ses chansons comme on choisit ses combats : par conviction, par intuition. Ce goût du risque artistique, parfois difficile à suivre pour le public, renforce son statut d’artiste culte.

Une vie marquée par le retrait et la liberté

Au fil des années, Marie Laforêt prend de plus en plus ses distances avec la vie publique. Elle s’installe en Suisse, à Genève, dans une forme d’exil choisi, à la fois géographique et médiatique. Ce retrait ne signe pas la fin de sa carrière, mais plutôt une nouvelle manière de la vivre, loin du tumulte parisien.

Elle continue à se produire ponctuellement sur scène, revient parfois à l’écran ou à la télévision, mais sans jamais vraiment chercher à "revenir". Son rapport à la notoriété reste ambivalent : elle en connaît les pièges, les artifices, et les fuit avec une constance presque ascétique.

Côté vie privée, Marie Laforêt a été mariée plusieurs fois et est mère de trois enfants, dont Lisa Azuelos, elle-même devenue réalisatrice. La relation entre mère et fille a parfois été complexe, marquée par des séparations et des blessures, mais aussi par une forme d’admiration mutuelle. Là encore, pas de récit lissé ou enjolivé, seulement une humanité sincère, souvent pudique.

Une icône atypique, entre culte discret et élégance intemporelle

Aujourd’hui encore, Marie Laforêt demeure une figure difficile à enfermer dans une case. Trop chanteuse pour les cinéphiles, trop actrice pour les amateurs de chanson, trop libre pour tous les autres. Et c’est précisément ce qui fait sa force : elle ne ressemble à personne.

Elle laisse derrière elle une œuvre fragmentée mais profondément marquante, traversée par un regard singulier sur le monde. Elle n’a jamais voulu séduire à tout prix, ni correspondre à ce que l’époque attendait d’elle. Ce refus de se plier aux règles lui a peut-être coûté une carrière plus "classique", mais lui a permis de conserver ce mystère qui continue d’intriguer.

Marie Laforêt, c’est l’élégance sans tapage, la sincérité sans artifice, la liberté sans compromis. Une artiste rare, au charme intact, même longtemps après le dernier rideau.

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