Lee Sun-kyun

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Filmographie 3 films

Biographie

Lee Sun-kyun (이선균), né le 2 mars 1975 à Séoul en Corée du Sud et décédé tragiquement le 27 décembre 2023, est un acteur dont le parcours artistique a laissé une trace profonde dans le cinéma et la télévision sud-coréens.

Reconnu pour sa voix grave caractéristique, son intensité émotionnelle contenue, et un choix de rôles toujours mesuré, Lee Sun-kyun a évolué entre productions télévisées populaires et films d’auteur exigeants, avec la même rigueur.

Formé à la Korea National University of Arts, il débute sa carrière dans le théâtre musical avant de se tourner vers le petit écran. Peu à peu, Lee Sun-kyun bâtit une réputation d’acteur fiable, souvent associé à des personnages à la fois rationnels, sensibles, et parfois débordés par des tensions intérieures que son jeu tout en nuances rend palpables.

Une ascension construite à la télévision coréenne

Si Lee Sun-kyun n’a pas immédiatement explosé dans des rôles principaux, il s’est fait remarquer dans les années 2000 grâce à une série de performances solides. Il perce véritablement avec Behind the White Tower (2007), mais c’est son rôle dans Coffee Prince la même année qui le rend immédiatement populaire auprès du grand public. Avec ce personnage de patron de café un peu froid mais terriblement humain, Lee Sun-kyun commence à attirer les regards… et les oreilles : sa voix grave et posée devient l’un de ses atouts les plus marquants.

Par la suite, on le retrouve dans Pasta (2010), où il joue un chef exigeant mais touchant, Golden Time (2012) ou encore My Mister (2018), une série saluée pour sa sobriété et sa profondeur émotionnelle. Dans My Mister, Lee Sun-kyun incarne un homme accablé par sa vie familiale et professionnelle, un rôle tout en retenue qui révèle l’ampleur de son registre dramatique. Beaucoup considèrent cette série comme l’un de ses sommets artistiques.

Un cinéma exigeant entre polar tendu et auteurisme assumé

Au cinéma, Lee Sun-kyun a alterné entre œuvres grand public et films d’auteur. Il devient un visage régulier des films de Hong Sang-soo, où il apparaît dans Night and Day, Oki’s Movie ou encore Nobody’s Daughter Haewon. Dans ces récits minimalistes, souvent semi-improvisés, Lee Sun-kyun brille par son naturel et sa capacité à rendre crédible n’importe quelle scène de la vie quotidienne.

Mais il ne se cantonne pas à l’auteurisme. Il se distingue dans A Hard Day (2014), un thriller intense et nerveux, où il joue un flic corrompu embarqué dans une spirale d’ennuis. Le film est un succès critique et commercial, et Lee Sun-kyun y démontre une maîtrise impeccable du suspense. Il confirme dans Helpless, All About My Wife, Kingmaker ou Jo Pil-ho: The Dawning Rage, où son jeu toujours sur le fil renforce l’impact de récits souvent sombres, parfois ironiques.

Parasite : le rôle qui lui offre une reconnaissance mondiale

En 2019, Lee Sun-kyun devient mondialement connu grâce à son rôle dans Parasite, de Bong Joon-ho. Il y incarne le père de la famille riche, Monsieur Park, personnage à la fois charismatique, distant, et révélateur des fractures sociales sur lesquelles repose le film. Le contraste entre sa tranquillité apparente et le déséquilibre croissant de la situation devient un ressort dramatique majeur. Grâce à Parasite, Lee Sun-kyun reçoit, avec toute l’équipe, le Screen Actors Guild Award du meilleur ensemble, un moment fort de reconnaissance internationale.

Dr. Brain et la rencontre entre technologie et introspection

En 2021, il joue dans Dr. Brain, première série coréenne produite par Apple TV+. Il y incarne un neuroscientifique confronté à la mort de sa famille et qui tente de comprendre ce qui s’est réellement passé grâce à une technologie lui permettant de lire les souvenirs des morts. Le rôle, à la fois émotionnellement complexe et visuellement exigeant, lui vaut une nomination aux International Emmy Awards. Là encore, Lee Sun-kyun incarne un homme profondément seul, rationnel en apparence, mais fissuré intérieurement.

Une fin brutale et tragique

Le 27 décembre 2023, Lee Sun-kyun est retrouvé mort à Séoul, à l’âge de 48 ans. Sa disparition met un terme brutal à une carrière saluée pour sa cohérence et sa profondeur. Dans les mois précédents, l’acteur était impliqué dans une affaire d’usage présumé de drogues, qu’il contestait fermement. Plusieurs tests se révèlent négatifs, mais la médiatisation de l’enquête et la pression sociale s’avèrent accablantes. Sa mort choque l’opinion publique et soulève des interrogations sur le traitement des affaires médiatiques en Corée du Sud, particulièrement envers les figures publiques.

Lee Sun-kyun : élégance, sobriété et intensité

La force de Lee Sun-kyun, c’était cette capacité à ne jamais trop en faire, à retenir plutôt qu’à exprimer, à suggérer sans insister. Sa filmographie offre peu de fausses notes. Il n’a jamais cherché le rôle qui impressionne mais plutôt ceux qui racontent, qui reflètent une douleur, une tension, un conflit intérieur. Il incarnait souvent des hommes en apparence stables, mais rongés de l’intérieur, fatigués, complexes.

Son décès laisse un vide considérable dans le cinéma sud-coréen. Lee Sun-kyun n’était pas qu’un acteur apprécié, il était une voix, un regard, une posture qui faisaient de lui un interprète infiniment humain.

Filmographie

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