Kevin Kline
- Casting
Détails
| Âge |
|
Nationalité |
|---|---|
| Filmographie | 7 films |
| Récompenses | 3 nominations et 1 victoire |
Biographie
Kevin Kline, né le 24 octobre 1947 à St. Louis, dans le Missouri (États-Unis), est un acteur américain à la carrière aussi brillante que variée. Alternant avec une aisance déconcertante entre le théâtre shakespearien, la comédie déjantée, les drames profonds et même l’animation, Kevin Kline est devenu au fil des décennies une figure de l’acteur caméléon, toujours élégant, souvent ironique, et jamais là où on l’attend tout à fait.
Une formation d’excellence pour un comédien complet
Avant d’apparaître sur les écrans, Kevin Kline se forme au très prestigieux Juilliard School à New York, dans la division théâtre. Il y étudie auprès des meilleurs, côtoie une nouvelle génération d’acteurs ambitieux, et fonde même sa propre compagnie : The Acting Company, dirigée par John Houseman. Autant dire qu’il ne vient pas du cinéma par hasard, mais avec une formation solide et un appétit marqué pour les textes classiques.
Sur scène, il s’illustre notamment dans Shakespeare, devenant l’un des rares acteurs américains capables de rendre le vers aussi naturel que contemporain, sans perdre en gravité ni en rythme. Cette base théâtrale, exigeante et technique, restera toujours visible dans ses performances, même les plus légères.
Un Oscar inattendu… pour une comédie absurde
Kevin Kline fait ses débuts au cinéma à la fin des années 70, mais c’est dans les années 80 qu’il devient une figure incontournable du grand écran. Son style, mélange d’ironie tranquille et de présence physique précise, lui permet d’alterner rôles romantiques, burlesques et dramatiques.
Mais le grand moment arrive avec A Fish Called Wanda (1988), dans lequel il incarne Otto, un voleur stupide, paranoïaque et totalement imprévisible. Le film est un classique de la comédie britannique, et Kevin Kline, unique acteur américain du quatuor principal, y vole presque la vedette à John Cleese. Sa performance lui vaut l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, une rareté pour une pure comédie. Et méritée, car il y est à la fois hilarant, inquiétant et parfaitement chorégraphié.
Une carrière entre comédie, drame et absurde maîtrisé
Par la suite, Kevin Kline refuse d’être enfermé dans un registre. Il enchaîne les projets éclectiques avec une aisance bluffante. On le retrouve dans :
- The Big Chill (1983), chronique générationnelle douce-amère
- Sophie’s Choice (1982), face à Meryl Streep, dans un rôle tout en intensité
- Dave (1993), comédie politique où il incarne un sosie de président devenu… président
- In & Out (1997), où il joue un professeur confronté à son homosexualité révélée accidentellement à la télévision, dans une époque où le sujet était encore rarement traité en comédie
À chaque fois, Kevin Kline parvient à trouver le ton juste, à glisser de la comédie au drame sans transition apparente, avec ce mélange de distance et de sincérité qui fait sa signature.
Il est aussi connu pour son amour des rôles excentriques, comme dans Wild Wild West (1999), où il incarne un savant farfelu, ou encore dans The Pink Panther (2006), où il reprend le rôle de Dreyfus face à Steve Martin, sans jamais chercher à imiter ses prédécesseurs.
L’ombre de la scène toujours présente
Malgré sa carrière cinématographique bien remplie, Kevin Kline n’a jamais abandonné le théâtre. Il retourne régulièrement à Broadway, notamment pour jouer Cyrano de Bergerac, Falstaff, ou encore The Pirates of Penzance (pour lequel il a remporté un Tony Award).
Il est considéré comme l’un des meilleurs interprètes shakespeariens de sa génération, capable de faire résonner des textes anciens avec une fraîcheur et une malice rares. Cette fidélité à la scène, qu’il pratique depuis plus de 40 ans, témoigne d’une passion profonde pour le métier d’acteur, loin de l’agitation médiatique.
Une voix, un ton, un raffinement à part
Au-delà du jeu, Kevin Kline possède une voix très reconnaissable, grave, posée, parfaitement articulée, qu’il a mise à profit dans plusieurs films d’animation, dont The Hunchback of Notre Dame (1996), où il incarne Phoebus, ou Bob’s Burgers, où il prête régulièrement sa voix à des personnages secondaires décalés.
Sa diction, son phrasé précis, son ironie feutrée et sa gestuelle élégante en font un acteur parfait pour les rôles d’intellectuels, d’aristocrates, de professeurs… ou de fous discrets. Il a ce talent rare de jouer avec le langage et le corps sans jamais être théâtral, et c’est précisément ce mélange qui le rend si singulier.