Julie Delpy
- Casting
- Réalisation
- Montage
- Production
- Sons
- Écriture
Détails
| Âge |
|
Nationalité |
|---|---|
| Familles | |
| Filmographie | 8 films |
Biographie
Julie Delpy, née le 21 décembre 1969 à Paris, en France, est une actrice, scénariste, réalisatrice, productrice et compositrice franco-américaine.
Fille d’artistes, son père Albert Delpy est acteur et sa mère Marie Pillet était comédienne et militante féministe, Julie Delpy grandit dans un environnement où l’engagement artistique est aussi naturel que la parole libre. Très jeune, elle s’impose à l’écran par sa précocité, son regard vif, son esprit indépendant, et cette capacité rare à traverser les genres, les langues et les formats, tout en imposant une voix singulière.
Installée entre Paris et Los Angeles, Julie Delpy incarne une forme d’équilibre peu commune entre l’intellect et l’émotion, le cinéma d’auteur européen et les codes narratifs anglo-saxons, l’ironie douce-amère et la lucidité franche. Elle est autant actrice que créatrice, et ce n’est pas une formule : son nom apparaît aussi souvent derrière la caméra que devant.
Un début fulgurant sous l’œil de Godard et Kieslowski
Révélée très jeune par le cinéma français, Julie Delpy tourne avec Jean-Luc Godard dans Détective (1985) à seulement 14 ans. Elle est ensuite dirigée par Leos Carax dans Mauvais Sang (1986), où elle incarne déjà ce mélange d’intensité adolescente et de détachement lucide. Son premier grand rôle vient en 1990 avec La Passion Béatrice de Bertrand Tavernier, un rôle fort qui l’impose comme une actrice dramatique prometteuse.
Mais c’est sa participation au chef-d’œuvre de Krzysztof Kieślowski, Trois couleurs : Blanc (1994), qui élargit encore son rayonnement. Elle y incarne Dominique, une femme mystérieuse et impitoyable, dans un film qui mêle esthétique européenne et réflexion sur l’amour, le pouvoir et la dépendance affective. Ce rôle, tout en ambivalence, la propulse dans une autre sphère : celle des actrices capables d’habiter l’écran avec une vraie densité narrative.
Before Sunrise, ou la naissance d’un mythe générationnel
En 1995, Julie Delpy devient Céline, dans Before Sunrise de Richard Linklater. Ce film, construit autour d’une conversation entre deux inconnus, Céline et Jesse (Ethan Hawke), lors d’une nuit à Vienne, devient rapidement un classique du cinéma indépendant américain. Et pour cause : ce n’est pas un simple film romantique. C’est un exercice de style, une réflexion sur le temps, la jeunesse, la séduction et la parole.
Julie Delpy y incarne une Française brillante, ironique, politique, aussi à l’aise dans les idées que dans les émotions. Elle coécrit avec Linklater et Hawke les suites : Before Sunset (2004), tourné à Paris, puis Before Midnight (2013), en Grèce. Ensemble, ils créent une trilogie qui vieillit avec ses personnages, et avec son public. Chaque épisode est une radiographie générationnelle, et chaque dialogue semble à la fois improvisé et d’une précision littéraire remarquable.
Ces films sont autant des performances d’acteurs que des œuvres d’écriture. Julie Delpy y explore la fatigue, la maternité, la désillusion, sans jamais céder aux clichés. Son personnage, tout comme elle-même, refuse de rentrer dans une case.
Une cinéaste à part entière, entre comédie et lucidité acide
En parallèle de sa carrière d’actrice, Julie Delpy développe une œuvre personnelle en tant que réalisatrice. Dès son premier long métrage, Looking for Jimmy (2002), puis surtout avec 2 Days in Paris (2007), elle impose un ton particulier : celui de la comédie amère, cultivée, intime, souvent féminine mais jamais enfermée dans une revendication caricaturale.
Dans 2 Days in Paris, qu’elle écrit, réalise, produit et joue, elle raconte la relation d’un couple franco-américain qui vacille à travers les malentendus culturels, les névroses ordinaires et le poids du passé. On y retrouve son humour sec, ses dialogues tranchants, son regard sans concession sur l’amour moderne. Une suite, 2 Days in New York (2012), prolonge cette exploration, toujours sur le mode de la tragicomédie très écrite, très incarnée.
Elle réalise également Le Skylab (2011), chronique familiale douce-amère dans la Bretagne des années 70, inspirée de ses propres souvenirs, ainsi que Lolo (2015), satire grinçante des relations mère-fils et de la toxicité affective.
Le style Julie Delpy, c’est celui de la parole fluide, rapide, lucide. Pas de pauses inutiles, pas de joliesse gratuite. Une écriture nerveuse, des portraits souvent acides, des personnages féminins brillants mais faillibles.
Une artiste transatlantique, entre liberté et indépendance
Installée depuis plusieurs années aux États-Unis, Julie Delpy a la double nationalité franco-américaine. Ce statut transatlantique lui permet de travailler aussi bien à Hollywood que dans le cinéma européen, tout en cultivant une indépendance farouche. Elle a souvent évoqué les difficultés qu’elle a rencontrées en tant que femme réalisatrice, notamment aux États-Unis, où le financement des projets reste très codifié.
Pourtant, elle ne cède ni à la facilité ni à l’aigreur. Elle poursuit son travail d’écriture, développe des projets de séries, participe à des bandes originales (elle est aussi compositrice, et signe plusieurs musiques de ses propres films), et intervient régulièrement dans des festivals ou débats autour de la création indépendante et des enjeux de genre dans l’audiovisuel.
Son discours est souvent drôle, parfois piquant, toujours intelligent. Elle revendique sa place d’artiste libre, sans renier ni son humour, ni ses convictions.
Filmographie
8 sur 8 films