Joe Dante

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Filmographie 5 films

Biographie

Joseph James Dante Jr., dit Joe Dante, est né le 28 novembre 1946 à Morristown, New Jersey (États-Unis). Réalisateur, monteur et producteur, il est l’un des noms les plus singuliers du cinéma de genre américain, connu pour avoir injecté un esprit malicieux et subversif dans des films qui oscillent entre l’horreur, la science-fiction et la comédie.

S’il est resté en marge des blockbusters les plus clinquants de son époque, Joe Dante a su imposer un style immédiatement reconnaissable : un amour des effets spéciaux à l’ancienne, un goût certain pour le chaos contrôlé, et surtout, une tendresse sincère pour les marginaux, les créatures et les personnages secondaires un peu à côté de la plaque.

Des débuts entre cartoon et pellicule bricolée

Avant de s’imaginer sur un plateau de cinéma, Joe Dante voulait devenir dessinateur ou critique de cinéma. Il étudie les beaux-arts à la Philadelphia College of Art, puis se tourne vers le montage. Et c’est là que les choses s’accélèrent. Il est repéré par Roger Corman, pape du cinéma à petit budget, qui lui propose de travailler au sein de son studio “école”, la New World Pictures.

Joe Dante se fait d’abord la main au montage, notamment sur des bandes-annonces et des films d’exploitation. Puis en 1978, il passe à la réalisation avec Piranha, pastiche sanglant et aquatique de Les Dents de la mer. Le film, produit pour une bouchée de pain, rencontre un succès inattendu. Et surtout, il révèle un cinéaste capable de mélanger humour noir, satire sociale et effets spéciaux délirants, le tout sans jamais se prendre au sérieux.

Gremlins : la consécration au milieu du chaos

En 1984, Dante explose littéralement dans le grand bain hollywoodien avec Gremlins, produit par Steven Spielberg. Le film est un phénomène : mi-conte de Noël, mi-film de monstres, il réussit l’exploit d’être aussi adorable que terrifiant. Les Gremlins deviennent des icônes, Gizmo une peluche vivante, et Dante, un réalisateur culte en un seul film.

Mais là encore, l’empreinte de Joe Dante est unique. Derrière le folklore commercial, Gremlins cache une critique bien sentie de la société de consommation, des banlieues trop tranquilles, et de l’hypocrisie du rêve américain. Le mélange de styles, entre film familial et satire mordante, devient sa signature.

Il récidive en 1990 avec Gremlins 2: The New Batch, une suite volontairement absurde, méta et anarchique, où le film se moque de lui-même, du studio et même des spectateurs. Moins bien reçu à sa sortie, Gremlins 2 est aujourd’hui considéré comme une perle d’auto-dérision cinématographique, souvent imitée mais rarement égalée.

Un artisan du genre fidèle à ses obsessions

Joe Dante ne s’est jamais contenté de surfer sur son succès. Il continue à explorer l’imaginaire américain avec des films comme The 'Burbs (1989), comédie noire sur les névroses suburbaines, Innerspace (1987), hommage délirant à la science-fiction des années 50, ou encore Matinee (1993), ode nostalgique aux séances de cinéma et aux films de monstres d’antan.

À chaque fois, il mêle les références cinéphiles, les détournements de codes et une affection sincère pour les personnages “normaux” plongés dans des situations absurdes. Il a également une galerie d’acteurs fétiches, au premier rang desquels Dick Miller, qu’il place dans presque tous ses films comme une signature discrète. Il collabore aussi régulièrement avec Jerry Goldsmith, dont les musiques donnent souvent à ses films une identité sonore marquée.

Si les années 2000 lui sont moins favorables en termes de projets majeurs (malgré Looney Tunes: Back in Action, sous-estimé et plein de charme), Joe Dante ne quitte jamais le monde de la création. Il réalise des épisodes de séries, des téléfilms, et continue d’intervenir dans les festivals ou les documentaires dédiés au cinéma de genre.

Une culture du cinéma ancrée dans la transmission

En plus de son travail de réalisateur, Joe Dante est un véritable cinéphile militant. Il crée le site Trailers from Hell, plateforme où des réalisateurs et critiques commentent des bandes-annonces de films anciens, souvent obscurs ou oubliés. C’est une sorte de cinémathèque vivante, passionnée, drôle, et accessible – à son image.

Loin des projecteurs et des tapis rouges, il continue à partager sa passion pour les films bis, les monstres en latex, les effets spéciaux artisanaux et les histoires décalées. Il n’a jamais sacrifié sa liberté artistique pour des budgets mirobolants, préférant les films imparfaits mais personnels aux grandes machines calibrées.

Joe Dante, un style, une vision, un esprit frondeur

Joe Dante, c’est l’anti-blockbuster par excellence. Un artisan du rêve qui préfère les films faits maison, bourrés d’idées, de malice et de clins d’œil. Il ne cherche pas à flatter les attentes du public, mais à s’amuser avec lui, voire à le bousculer gentiment.

Son cinéma n’est jamais cynique, mais toujours lucide. Il regarde l’Amérique avec affection et ironie, et transforme ses démons culturels en gremlins, ses névroses en sketchs, ses nostalgies en hommages bricolés. Ce n’est pas un faiseur d’effets, c’est un conteur au ton décalé, et peut-être l’un des derniers à avoir fait rimer fantastique avec fantaisie sans trahir ni l’un ni l’autre.

Filmographie

5 sur 5 films

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