James Karen
- Casting
Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 6 films |
Biographie
James Karen, né le 28 novembre 1923 à Wilkes-Barre, en Pennsylvanie (États-Unis), et décédé le 23 octobre 2018 à Los Angeles, fut un acteur américain à la carrière aussi longue que discrètement omniprésente. Avec plus de 70 ans d’activité au compteur, il fait partie de ces figures que l’on reconnaît immédiatement, sans toujours pouvoir remettre un nom dessus.
Et pourtant, James Karen est partout : au cinéma, à la télévision, dans la publicité… une sorte d’agent infiltré du quotidien hollywoodien. Avec son port droit, ses cheveux blancs impeccables et son sourire qui flotte quelque part entre le charme rassurant et l’embarras poli, James Karen a souvent incarné l’homme d’affaires, le fonctionnaire, le père de famille bien mis, ou… le type parfaitement sympathique qui vous vend un terrain contaminé par des zombies.
Une carrière d’acteur commencée sur les planches et peaufinée à l’écran
Avant de devenir le roi des rôles secondaires au cinéma, James Karen débute sa carrière au théâtre, notamment sur Broadway, où il joue dès les années 40. Formé dans la grande tradition du jeu classique américain, il s’appuie sur une diction précise, un jeu naturel et une présence toujours maîtrisée. Il n’a jamais cherché à voler la vedette, mais savait donner du relief à la moindre réplique.
C’est cette capacité à “faire exister” même les personnages les plus ordinaires qui va lui ouvrir les portes d’Hollywood. Il devient rapidement un acteur de composition que les réalisateurs s’arrachent… pour jouer tout sauf les rôles principaux. Ce qui peut sembler ingrat, mais qui, dans son cas, s’est transformé en carrière prolifique et respectée.
Poltergeist, The Return of the Living Dead… et une vraie science du "gentil inquiétant"
C’est dans les années 80 que James Karen atteint une forme de reconnaissance du public grâce à deux rôles devenus cultes. D’abord dans Poltergeist (1982), où il incarne le représentant immobilier qui a eu la brillante idée de construire un lotissement… sur un ancien cimetière. Tout sourire, tout rassurant, et pourtant, c’est lui qui a signé pour que les tombes soient déplacées "juste les pierres, pas les corps". Ambiance.
Puis, dans The Return of the Living Dead (1985), il joue Frank, un employé de morgue maladroit qui, sans le vouloir, provoque une épidémie de zombies en libérant un gaz toxique. Un rôle délirant, semi-comique, semi-tragique, où James Karen montre qu’il peut aussi jouer la panique, la folie douce, et même l’absurde, tout en gardant ce ton très sérieux qui fait mouche.
Ces deux films, très différents dans leur ton, ont une chose en commun : ils montrent à quel point James Karen excellait dans l’art d’être le visage rassurant… qui cache quelque chose de franchement flippant.
La télévision et la publicité : un homme que l’Amérique a vu grandir
En parallèle de sa carrière au cinéma, James Karen devient également un visage récurrent à la télévision, dans des séries comme The Waltons, Little House on the Prairie, MASH*, Cheers, ou encore Murphy Brown. Toujours dans des rôles de cadres, de médecins, d’avocats, ou de notables en costume. Il incarne l’Amérique de bureau, celle qui parle doucement mais détient le pouvoir.
Il est aussi, pendant des années, l’un des visages de la chaîne de supermarchés Pathmark, dans une série de spots publicitaires qui l’ont rendu extrêmement célèbre… sur la côte Est des États-Unis. Si vous avez grandi à New York dans les années 70 ou 80, James Karen, c’était "le gars de Pathmark". Une célébrité régionale, certes, mais qui a contribué à renforcer cette image d’homme honnête et bien mis que l’on associe à ses rôles.
Une carrière discrète, mais respectée dans l’industrie
Malgré ses centaines d’apparitions à l’écran, James Karen n’a jamais été nommé aux Oscars, ni célébré par une Palme, ni décoré d’une étoile sur Hollywood Boulevard. Mais dans le milieu, il jouissait d’un immense respect. Il était de ces acteurs dont le nom ne faisait pas la Une, mais dont la fiabilité, la régularité et l’élégance en faisaient un partenaire idéal sur un plateau.
Les réalisateurs savaient qu’ils pouvaient lui confier des scènes difficiles, techniques, ou de transition, et qu’il les rendrait intéressantes. Ce qui, dans un film, peut faire toute la différence entre une séquence plate et une séquence mémorable.
Une longévité exemplaire, sans bruit
James Karen a continué à tourner jusque dans les années 2010, apparaissant notamment dans Mulholland Drive de David Lynch, Any Given Sunday d’Oliver Stone, et dans Wall Street ou encore Pursuit of Happyness, où il joue le chef d’entreprise qui tend une main décisive au personnage de Will Smith. Encore une fois, un petit rôle, mais un moment clé. Et ça, c’était sa spécialité.
Il s’est éteint à l’âge de 94 ans, après avoir incarné, littéralement, des centaines de personnages, souvent différents, parfois interchangeables… mais toujours crédibles, présents, justes. Et c’est peut-être ça, le plus bel héritage d’un acteur comme James Karen : rappeler que les seconds rôles ne sont jamais secondaires.