Hiromi Tsuru
- Casting
Détails
| Autre nom | 鶴 ひろみ |
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Nationalité |
| Filmographie | 4 films |
Biographie
Hiromi Tsuru, née le 29 mars 1960 dans la préfecture de Kanagawa, au Japon, et décédée subitement le 16 novembre 2017 à l’âge de 57 ans, fut une seiyū emblématique du monde de l’animation japonaise. Elle reste à jamais associée à Bulma, la célèbre scientifique intrépide de la saga Dragon Ball, mais sa carrière va bien au-delà d’un seul rôle, aussi marquant soit-il. Présente dans l’industrie du doublage pendant plus de 40 ans, Hiromi Tsuru a contribué à façonner une époque, avec une voix vive, expressive, parfois espiègle, toujours parfaitement maîtrisée.
Elle commence très jeune dans le métier, d’abord comme actrice enfant, avant de se tourner vers le doublage dans les années 70. Rapidement repérée pour la clarté de sa diction et sa capacité à jouer des personnages très variés, elle s’impose peu à peu dans le paysage de l’animation japonaise. À une époque où le métier de seiyū gagne en visibilité, Hiromi Tsuru incarne cette génération de comédiennes capables d’allier talent vocal et personnalité forte, tout en gardant une discrétion publique presque totale.
Bulma dans Dragon Ball, un rôle sur toute une vie
C’est en 1986, avec la toute première série Dragon Ball, que Hiromi Tsuru obtient le rôle qui la rendra célèbre dans le monde entier : Bulma, la jeune inventrice brillante, au caractère bien trempé, qui croise la route d’un certain Goku. Contrairement à beaucoup de personnages féminins de l’époque, Bulma n’est ni une guerrière ni une demoiselle en détresse. C’est une adolescente débrouillarde, rationnelle, parfois autoritaire, souvent sarcastique, et toujours un peu plus humaine que la moyenne. Et cette humanité, c’est en grande partie Hiromi Tsuru qui la lui donne.
Elle a prêté sa voix à Bulma durant plus de 30 ans, de Dragon Ball à Dragon Ball Z, GT, Kai, puis Dragon Ball Super. Cette continuité rare dans le monde du doublage permet au personnage de conserver une cohérence émotionnelle unique. Même à travers les évolutions de ton de la série (de l’humour slapstick des débuts à la gravité des arcs les plus sombres), Hiromi Tsuru adapte son jeu avec finesse, donnant à Bulma une voix qui vieillit avec elle, sans jamais perdre sa vivacité.
Sa performance atteint souvent des sommets dans les scènes de comédie, où elle joue sur les nuances de l'agacement ou de la fausse autorité, mais elle sait aussi livrer des instants sincères et touchants, notamment dans les rares moments où Bulma laisse entrevoir sa vulnérabilité. Cette palette riche a largement contribué à faire de Bulma un personnage culte, et pas uniquement à cause de ses cheveux colorés.
Une voix présente dans de nombreuses œuvres cultes
Si Hiromi Tsuru est mondialement associée à Bulma, sa filmographie vocale est bien plus vaste. Elle a doublé Madoka Ayukawa dans Kimagure Orange Road (1987), rôle qui a fait d’elle l’archétype vocal de la fille cool et inaccessible dans l’imaginaire des séries romantiques japonaises. Madoka, avec son côté mystérieux et sa voix douce mais distante, reste encore aujourd’hui un personnage emblématique des années 80, et Hiromi Tsuru y livre un jeu d’une grande subtilité.
Elle est également la voix de Ukyo Kuonji dans Ranma ½, où elle campe une adversaire sérieuse mais profondément humaine dans l’univers absurde de Rumiko Takahashi. Sa capacité à moduler entre détermination, jalousie, humour et tendresse fait d’Ukyo l’un des personnages féminins les plus nuancés de la série.
Parmi ses autres rôles notables, on peut citer Reiko Mikami dans Mikami la chasseuse de fantômes, Naomi Hunter dans la version japonaise de Metal Gear Solid, ou encore Dokin-chan dans Anpanman, série pour enfants à succès au Japon. Elle a également prêté sa voix à de nombreuses publicités et narrations, avec ce ton chaleureux et direct qui la rendait immédiatement identifiable.
Une disparition brutale, un vide laissé dans l’animation japonaise
Le décès soudain de Hiromi Tsuru en 2017 a bouleversé le monde de l’animation. Elle a été retrouvée dans sa voiture, victime d’une dissection aortique alors qu’elle se rendait à un enregistrement. L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion au Japon et au-delà, tant son nom et sa voix étaient associés à des souvenirs profondément ancrés chez plusieurs générations de spectateurs.
La production de Dragon Ball Super a choisi de lui rendre hommage avec respect, et Bulma, son personnage fétiche, a temporairement disparu de l’histoire, le temps de trouver une remplaçante. Le choc fut d’autant plus grand que Hiromi Tsuru était toujours active, et que sa voix, restée incroyablement stable au fil des décennies, semblait défier le temps. Elle était, littéralement, la voix d’une époque.
Une actrice vocale à la carrière rare et respectée
Ce qui rend Hiromi Tsuru si précieuse dans le paysage du doublage japonais, c’est la justesse constante de ses performances, quel que soit le registre. Qu’elle incarne une héroïne romantique, une scientifique brillante, une cuisinière de combat ou une enfant espiègle, elle le fait toujours avec une sincérité remarquable. Peu de seiyū peuvent se targuer d’avoir marqué autant de genres différents, du shōnen à la comédie romantique, de l’action à l’animation pour enfants.
Elle ne cherchait pas à attirer l’attention en dehors de son travail, évitant les projecteurs et les effets de notoriété. Et pourtant, Hiromi Tsuru est restée, pendant plus de trois décennies, une voix familière, un repère émotionnel discret mais solide pour des millions d’auditeurs.
Aujourd’hui encore, lorsqu’on réentend sa voix dans un épisode de Dragon Ball Z, un ancien anime ou un vieux spot publicitaire, il y a comme une forme d’évidence. Une voix juste. Une voix qui sonne vrai.