Hayao Miyazaki

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Détails

Âge
Nationalité
Filmographie 10 films
Récompenses 8 nominations et 5 victoires

Biographie

Hayao Miyazaki (宮崎 駿), né le 5 janvier 1941 à Tokyo (Japon), est un réalisateur, scénariste, producteur, dessinateur et mangaka japonais, considéré comme l’un des plus grands maîtres de l’animation au monde. Cofondateur du Studio Ghibli, il est l’auteur de films devenus cultes comme Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro ou Le Château ambulant.

Son style, immédiatement reconnaissable, mêle réalisme magique, écologie, féminisme discret, pacifisme assumé et nostalgie contemplative, dans un univers à la fois accessible et profondément symbolique. Et s’il déclare régulièrement vouloir prendre sa retraite, il revient toujours... avec un chef-d’œuvre.

Les débuts de Hayao Miyazaki : du manga à l’animation

Après des études d’économie politique (oui, rien à voir), Hayao Miyazaki rejoint Toei Animation dans les années 1960 en tant qu’intervalliste (l’équivalent du stagiaire dans l’animation). Il y rencontre Isao Takahata, futur complice de toujours, avec qui il collabore sur de nombreux projets, dont Horus, prince du soleil (1968). Il affine alors sa technique narrative et visuelle en travaillant sur des séries comme Lupin III.

En 1979, il réalise son premier long-métrage, Le Château de Cagliostro, adaptation de la saga Lupin. Le film passe relativement inaperçu à sa sortie, mais est aujourd’hui considéré comme un classique de l’animation. Dès ses débuts, Miyazaki impose un style à contre-courant, loin des stéréotypes rigides de certains animés télévisés de l’époque.

La naissance du Studio Ghibli : l’indépendance artistique

En 1985, il cofonde le Studio Ghibli avec Isao Takahata. Le but : créer des films d’animation originaux, exigeants, et artistiquement libres, loin des logiques industrielles des grands studios japonais. Le premier véritable succès est Nausicaä de la Vallée du Vent (1984), réalisé juste avant la création officielle du studio mais considéré comme l’acte fondateur de Ghibli. Ce film post-apocalyptique, féministe et écologiste, est déjà porteur de toutes les obsessions de Miyazaki.

Suivent alors les classiques qui marqueront l’histoire du cinéma d’animation. Mon voisin Totoro (1988) devient l’emblème du studio (au sens littéral, il figure dans le logo). Kiki la petite sorcière (1989), Porco Rosso (1992), puis l’ambitieux Princesse Mononoké (1997) imposent un ton unique, entre rêve et politique, entre l’enfance et le monde des adultes.

Le Voyage de Chihiro : consécration mondiale pour Hayao Miyazaki

En 2001, Hayao Miyazaki connaît une reconnaissance planétaire avec Le Voyage de Chihiro (Spirited Away), qui remporte l’Ours d’or à Berlin puis l’Oscar du meilleur film d’animation. C’est la première (et encore rare) fois qu’un film d’animation non anglophone reçoit cette distinction.

Ce conte initiatique, à la fois déroutant et poétique, plonge une fillette dans un univers parallèle peuplé d’esprits, de monstres, de dieux étranges et de métaphores sociales. Le film devient le plus grand succès du box-office japonais de tous les temps, une position qu’il garde pendant près de deux décennies. À l’international, Miyazaki est désormais cité aux côtés de Walt Disney… sauf que lui dessine encore tout à la main.

Des films entre rêve, écologie et mélancolie

À travers ses films, Hayao Miyazaki construit une œuvre cohérente où plusieurs thèmes reviennent sans cesse : la nature menacée, la guerre, l’aviation, la force des jeunes filles, l’ambiguïté morale des personnages, le rejet du manichéisme. Il se méfie des machines et des progrès technologiques mal maîtrisés, mais rêve de voler dans le ciel.

Ses personnages sont souvent des jeunes héroïnes courageuses, loin des clichés sexistes habituels. Il ne cherche pas à délivrer des messages simplistes, mais à faire ressentir, à travers la musique, les silences, les paysages, le souffle du vent dans les arbres ou la boue d’un esprit souillé.

Le Château ambulant (2004), Ponyo sur la falaise (2008) ou Le Vent se lève (2013) poursuivent cette exploration sensible du monde. Ce dernier, plus réaliste, raconte la vie de l’ingénieur Jirō Horikoshi, concepteur d’un avion de guerre, à travers une réflexion mélancolique sur la beauté et la destruction.

Une dernière retraite… ou presque ?

Hayao Miyazaki aime annoncer sa retraite à chaque nouveau film. Mais comme un magicien qui ne peut pas s’empêcher de revenir dans son atelier, il sort Le Garçon et le Héron (Kimitachi wa Dō Ikiru ka) en 2023, film longuement mûri, sans bande-annonce ni promotion à sa sortie au Japon. Ce récit initiatique complexe et symbolique confirme qu’à plus de 80 ans, Miyazaki n’a rien perdu de sa magie ni de sa capacité à émerveiller.

Hayao Miyazaki : un artisan de l’imaginaire et une conscience artistique

Aujourd’hui, Hayao Miyazaki est reconnu comme un monument vivant de l’animation, mais aussi comme un penseur du monde contemporain. Il n’a jamais suivi les tendances, n’a jamais cédé aux effets numériques à outrance, ni aux suites faciles. Il continue de dessiner ses storyboards à la main, scène par scène, avec une exigence proche de l’obsession.

Son œuvre est à la fois politique, spirituelle, poétique et profondément humaine. Elle invite à ralentir, à regarder le monde autrement, à se reconnecter à ce qui nous entoure. Bref, elle fait du bien, sans naïveté, mais avec une foi intacte dans la beauté des choses simples.

Et si Totoro vous a un jour fait sourire, c’est peut-être parce que, sans le savoir, Hayao Miyazaki avait déjà touché cette partie de vous qui voulait encore croire au merveilleux.

Filmographie

10 sur 10 films

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