Gordon Liu Chia-Hui

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Biographie

Gordon Liu, également connu sous son nom chinois Liu Chia-Hui (劉家輝), est né le 22 août 1955 à Canton, dans la province du Guangdong, en Chine, avant d’être élevé à Hong Kong.

Acteur, maître d’arts martiaux et chorégraphe, il est l’un des visages les plus emblématiques du cinéma d’arts martiaux, en particulier au sein des mythiques studios Shaw Brothers. Avec sa tête rasée, son regard perçant et son style de combat fluide, Gordon Liu Chia-Hui incarne la figure du moine guerrier, à la fois discipliné, charismatique et redoutable.

Son nom reste indissociable de la représentation populaire des moines Shaolin au cinéma, et son influence dépasse largement les frontières de l’Asie. Si le kung-fu a conquis le monde, c’est en grande partie grâce à des figures comme lui.

Le disciple Shaolin devenu star

Formé dès son plus jeune âge aux arts martiaux, Gordon Liu Chia-Hui devient élève de Lau Kar-Leung, célèbre chorégraphe et réalisateur hongkongais... qui n’est pas seulement son mentor artistique, mais aussi son frère adoptif. Ce lien familial va jouer un rôle clé dans sa carrière, puisque Lau Kar-Leung fera appel à lui à de nombreuses reprises dans ses films.

La consécration arrive en 1978 avec La 36e chambre de Shaolin (The 36th Chamber of Shaolin), réalisé par Lau Kar-Leung. Dans ce classique du cinéma martial, Gordon Liu Chia-Hui incarne San Te, un jeune homme qui, après une tragédie personnelle, rejoint le monastère Shaolin pour apprendre les arts martiaux. Le film retrace sa formation, de novice maladroit à maître accompli. Ce récit d’apprentissage, mêlant spiritualité et action, devient immédiatement culte, aussi bien en Asie qu’en Occident.

Grâce à ce film, Gordon Liu devient l’archétype du moine Shaolin à l’écran, rôle qu’il reprendra dans plusieurs suites ou variations (Return to the 36th Chamber, Disciples of the 36th Chamber, etc.). Son style, à la fois rigoureux et élégant, et son jeu tout en retenue le distinguent dans un genre souvent dominé par la flamboyance.

La période Shaw Brothers : l’âge d’or du kung-fu

Au sein des Shaw Brothers, Gordon Liu Chia-Hui tourne dans de nombreux films cultes entre la fin des années 1970 et le début des années 1980. On le retrouve dans Eight Diagram Pole Fighter, Heroes of the East, Dirty Ho (non, ce n’est pas ce que vous croyez, c’est une comédie d’action très raffinée), ou encore My Young Auntie. Ces films, souvent réalisés par Lau Kar-Leung, sont à la fois des démonstrations spectaculaires de kung-fu et des fables morales enracinées dans la tradition chinoise.

Gordon Liu y brille par sa maîtrise du Hung Gar, un style d’arts martiaux traditionnel, mais aussi par son jeu d’acteur sobre et physique. Il n’est jamais excessif, jamais dans la posture : il donne une âme aux coups, une intention aux gestes, et une profondeur aux personnages.

Il incarne aussi bien des héros stoïques que des hommes tiraillés par la vengeance, l’honneur ou la loyauté. Et toujours avec cette élégance, cette intensité retenue, qui fait toute la différence.

L’hommage de Tarantino et le retour mondial

Après une période de relative discrétion dans les années 1990, Gordon Liu Chia-Hui revient sur le devant de la scène internationale grâce à Quentin Tarantino, grand amateur de cinéma kung-fu. Dans Kill Bill: Volume 1 (2003), il incarne Johnny Mo, chef des Crazy 88, avec son costume noir et son masque de samouraï, dans une séquence de combat aussi stylisée que sanglante.

Mais c’est surtout dans Kill Bill: Volume 2 (2004) qu’il marque les esprits, en interprétant Pai Mei, le maître martial à la longue barbe blanche, aussi sadique qu’énigmatique, qui entraîne Beatrix Kiddo (Uma Thurman) avec des méthodes pour le moins... extrêmes. Le clin d’œil aux vieux films de kung-fu est évident, mais Gordon Liu ne se contente pas d’un pastiche : il donne à ce rôle une épaisseur burlesque et effrayante à la fois, confirmant qu’il est toujours un acteur aussi fascinant, même des décennies après ses débuts.

Grâce à Tarantino, toute une nouvelle génération de cinéphiles découvre son visage, sa gestuelle unique et sa place dans l’histoire du cinéma asiatique.

Une fin de carrière marquée par l’adversité

Malheureusement, en 2011, Gordon Liu Chia-Hui est victime d’un AVC sévère, qui le laisse partiellement paralysé et met un terme brutal à sa carrière d’acteur. Il est hospitalisé, rééduqué, puis placé en maison de soins. Cette période difficile est largement relayée dans la presse asiatique, d’autant plus que des tensions familiales autour de sa fortune apparaissent en parallèle.

Mais au-delà de ces épreuves, Gordon Liu reste très respecté et profondément admiré. Les fans, les collègues, et les cinéastes continuent de saluer son apport immense au cinéma martial. Il reçoit plusieurs hommages publics et prix honorifiques, soulignant son héritage artistique, mais aussi sa dignité face à l’adversité.

Gordon Liu Chia-Hui, l’élégance martiale et la force intérieure

Loin du clinquant et des postures guerrières stéréotypées, Gordon Liu Chia-Hui a incarné au cinéma une vision intérieure du kung-fu, faite de rigueur, d’éthique, et de contrôle. Il n’était pas le plus rapide, ni le plus spectaculaire, mais sans doute le plus précis, le plus incarné, et le plus respectueux de la tradition.

À travers ses rôles de moines, de maîtres, de justiciers silencieux ou de mentors iconiques, il a influencé des générations d’acteurs, d’artistes martiaux et de réalisateurs, bien au-delà des frontières de Hong Kong. Et même s’il n’apparaît plus à l’écran, son empreinte, elle, reste indélébile — dans chaque scène de formation intense, dans chaque coup donné avec grâce, et dans chaque hommage rendu à l’école Shaolin.

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