Frank Vincent

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Filmographie 5 films

Biographie

Frank Vincent, de son nom complet Frank Vincent Gattuso Jr., est né le 15 août 1937 à North Adams, dans le Massachusetts (États-Unis), et décédé le 13 septembre 2017 à l’âge de 80 ans. Acteur américain d’origine italienne, il reste à jamais associé à l’image du mafieux élégant, cinglant et impitoyable, un rôle qu’il a incarné à la perfection dans plusieurs classiques du cinéma et de la télévision.

Mais derrière cette spécialisation apparente, Frank Vincent était bien plus qu’un simple archétype : un comédien à la présence solide, capable d’imposer le respect dès sa première réplique, et ce, même dans des rôles secondaires.

Avant de devenir une figure culte du crime organisé à l’écran, Frank Vincent a d’abord mené une carrière musicale. Batteur et pianiste de jazz, il joue dans les clubs du New Jersey pendant les années 1960 et 70, où il croise un autre futur acteur : Joe Pesci. Cette amitié de longue date ne sera pas sans conséquence sur le tournant de sa carrière.

De la musique à Scorsese : une trajectoire bien calibrée

C’est dans les années 1970 que Frank Vincent change de cap, passant des clubs à la caméra, avec une transition aussi fluide que surprenante. Il commence à tourner dans des films indépendants, mais c’est grâce à sa collaboration avec Martin Scorsese que son visage devient familier du grand public. Dans Raging Bull (1980), il donne déjà la réplique à Robert De Niro et Joe Pesci, posant les bases d’un trio récurrent.

Mais c’est surtout avec Goodfellas (1990), où il incarne Billy Batts, que Frank Vincent entre dans l’histoire du cinéma. Sa réplique légendaire — “Go get your shine box” — déclenche l’une des scènes les plus violentes et mémorables du film. Il n’a pourtant que quelques minutes à l’écran, mais suffit à marquer durablement l’imaginaire collectif. Le mélange de condescendance, d’arrogance tranquille et de brutalité à peine voilée qu’il dégage alors devient sa signature.

Il retrouve Martin Scorsese pour Casino (1995), où il incarne Frank Marino, un bras droit loyal et méthodique, toujours tiré à quatre épingles, mais prêt à faire le sale boulot sans broncher. Dans chacun de ces films, Frank Vincent ne surjoue jamais. Il joue l’autorité avec naturel, la menace avec élégance, et donne à ses personnages une densité qui dépasse la simple fonction de "méchant".

The Sopranos et la consécration télévisuelle

Si le cinéma a forgé son image, c’est à la télévision que Frank Vincent atteint une seconde reconnaissance majeure, grâce à la série The Sopranos. À partir de la saison 5, il y incarne Phil Leotardo, figure puissante de la mafia new-yorkaise, impitoyable, rancunier, mais aussi fin stratège. Loin du stéréotype du gangster bruyant, Frank Vincent donne à Phil une profondeur glaçante, faite de silences tendus, de regards pesants et de colères froides.

Ce rôle confirme non seulement son statut d’icône du genre mafieux, mais lui offre aussi l’occasion de s’inscrire dans un univers télévisuel dense, où le crime organisé est traité avec une rare complexité. Dans The Sopranos, Frank Vincent retrouve sa place naturelle : celle d’un homme dont la simple apparition suffit à installer la tension.

Et même si son personnage finit comme beaucoup d'autres dans la série (disons, de manière abruptement définitive), il reste l’un des antagonistes les plus mémorables du show.

Une image maîtrisée, mais pas limitée

Il serait facile de croire que Frank Vincent s’est contenté de jouer des gangsters toute sa vie. En réalité, s’il est souvent revenu à ce type de rôle, c’est parce qu’il savait y injecter une authenticité rare. Avec sa diction impeccable, ses costumes parfaitement ajustés et son regard perçant, il incarnait une certaine idée du mafieux de cinéma, presque classique, sans jamais tomber dans la caricature.

Cela ne l’empêchait pas de se prêter à des projets plus légers, comme prêter sa voix à Don Salvatore Leone dans les jeux vidéo Grand Theft Auto III et San Andreas, où il réinvente son image de patriarche mafieux dans un tout autre format, non sans une dose d’ironie. Il a également publié un guide humoristique sur la manière de "se comporter comme un homme", preuve qu’il avait conscience de l’icône qu’il était devenu, et savait jouer avec cette image sans jamais la trahir.

Une figure culte du cinéma de genre

Frank Vincent n’était pas une star hollywoodienne au sens traditionnel. Il n’a jamais porté un film sur ses épaules, mais il faisait partie de ces acteurs qui changent la dynamique d’une scène par leur seule présence. Son nom est devenu, au fil des années, indissociable d’un certain pan du cinéma américain : celui des histoires de loyauté, de violence, d’honneur et de chute, racontées à travers le prisme de la criminalité organisée.

Et pourtant, au-delà de son image d’acteur de mafias, il y avait chez Frank Vincent une vraie finesse de jeu, une capacité à capter l’attention sans forcer, à incarner la menace sans hausser la voix. Ce n’est pas pour rien qu’il est souvent cité avec respect par ses pairs, et encore largement reconnu dans la culture populaire, bien après sa disparition.

Car si l’expression "acteur de caractère" devait avoir un visage, celui de Frank Vincent ferait clairement partie du lot. Et avec un costard bien taillé, évidemment.

Filmographie

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