Emily Browning

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Filmographie 7 films

Biographie

Emily Browning, née le 7 décembre 1988 à Melbourne, en Australie, est une actrice et chanteuse dont la carrière se distingue par un mélange de fragilité apparente et de profonde intensité intérieure.

Elle n’est pas du genre à forcer le regard du spectateur, mais lorsqu’elle apparaît à l’écran, on ne voit qu’elle. D’abord révélée dans des films grand public, Emily Browning a rapidement bifurqué vers des projets plus audacieux, parfois déroutants, où elle incarne des personnages complexes, ambigus, souvent en tension avec eux-mêmes.

Avec son visage délicat, presque enfantin, et un jeu tout en retenue, Emily Browning fascine autant qu’elle trouble. Elle fait partie de ces actrices qui semblent ne jamais totalement se dévoiler, même dans les rôles les plus exposés. Et c’est cette opacité, précisément, qui intrigue.

Des débuts précoces entre horreur et fantastique

Emily Browning débute très tôt sa carrière, d’abord à la télévision australienne, avant de se faire remarquer à Hollywood dans Ghost Ship (2002), film d’horreur maritime où, à seulement 13 ans, elle tient tête à des adultes dans une ambiance glaçante. Mais c’est en 2004 qu’elle s’impose vraiment, grâce à son rôle de Violet Baudelaire dans Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events, aux côtés de Jim Carrey. Elle y incarne une orpheline débrouillarde et mélancolique, dans un univers gothique qui sied parfaitement à son aura discrète.

À ce moment-là, beaucoup la voient comme une future star formatée pour les grandes franchises familiales. Mais Emily Browning va très vite prendre un virage artistique plus personnel, refusant d’ailleurs le rôle de Bella Swan dans Twilight — un choix risqué à l’époque, mais révélateur de ses priorités.

Sleeping Beauty : le basculement vers un cinéma dérangeant

En 2011, Emily Browning choque, fascine, divise, avec Sleeping Beauty de Julia Leigh. Elle y incarne une jeune femme qui, pour de l’argent, accepte de se laisser endormir et livrer à des hommes âgés dans un cadre ritualisé, sans jamais se souvenir de ce qu’il s’y passe. Le film, lent, froid, dérangeant, est à mille lieues du glamour hollywoodien. Il est sélectionné au Festival de Cannes, et la prestation de Emily Browning est saluée pour sa radicalité, son audace, son absence totale de séduction conventionnelle.

Ce rôle marque une rupture. Désormais, elle s’oriente vers un cinéma d’auteur, parfois expérimental, toujours orienté vers des récits intérieurs, psychologiques, voire déstructurés. Elle ne cherche pas à plaire, elle cherche à habiter un malaise, à creuser des failles invisibles.

Sucker Punch et l’ambivalence d’une héroïne fantasmée

Paradoxalement, c’est aussi en 2011 qu’elle apparaît dans l’hyper-stylisé Sucker Punch, réalisé par Zack Snyder, dans lequel elle tient le rôle principal : Baby Doll, une jeune fille enfermée dans un asile et s’échappant dans un monde imaginaire peuplé de combats et de figures hypersexualisées.

Le film divise profondément, accusé par certains de renforcer des clichés misogynes, défendu par d’autres comme une critique des fantasmes masculins à travers une esthétique outrancière. Quoi qu’il en soit, Emily Browning y livre une performance étonnamment sobre dans un univers visuel saturé. Sa voix fragile, ses gestes mesurés, contrastent avec la violence de l’action, créant un décalage qui ajoute à l’ambiguïté du film.

Une carrière plus confidentielle mais toujours singulière

Par la suite, Emily Browning alterne les genres : drame historique avec Pompeii, biopic musical avec God Help the Girl, thriller poétique avec Plush. Aucun de ces films ne rencontre un grand succès public, mais ils confirment tous une chose : elle ne choisit pas ses rôles pour séduire, mais pour explorer des zones de trouble, de repli, de résistance.

Elle participe aussi à la série American Gods (2017–2021), adaptation du roman de Neil Gaiman, où elle incarne Laura Moon, morte-vivante tourmentée, cynique, imprévisible, et franchement détestable par moments — ce qui ne l’empêche pas d’être fascinante. Encore une fois, Emily Browning joue contre la sympathie facile, et c’est précisément ce qui rend ses personnages vivants.

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