Ciarán Hinds
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Détails
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| Filmographie | 19 films |
Biographie
Ciarán Hinds, né le 9 février 1953 à Belfast, en Irlande du Nord (Royaume-Uni), est un acteur de théâtre, de cinéma et de télévision au registre aussi large que sa présence est discrètement imposante. Formé au théâtre classique, il s’est construit une carrière exigeante et éclectique, passant du Shakespeare le plus pur à l’action hollywoodienne, tout en restant fidèle à un style intérieur, sobre, et puissamment émotionnel.
S’il est mondialement reconnu pour ses rôles dans Rome, Game of Thrones, Munich, Tinker Tailor Soldier Spy, ou encore dans Harry Potter et les Reliques de la Mort – Partie 2, Ciarán Hinds est avant tout un maître des rôles de second plan, capable de voler la scène sans jamais la réclamer.
Une jeunesse artistique dans un Belfast agité
Ciarán Hinds grandit à Belfast, dans une famille catholique. Sa mère était enseignante de danse et son père médecin. Après des études à l’Université Queen’s de Belfast, il rejoint la Royal Academy of Dramatic Art (RADA) à Londres, où il se forme aux classiques, notamment Shakespeare et Tchekhov.
Sa carrière démarre sur les planches, notamment avec la Royal Shakespeare Company et la Glasgow Citizens Theatre, où il développe une diction rigoureuse, une gestuelle sobre, et un jeu tout en tension retenue.
Un acteur de théâtre avant tout
Hinds reste profondément attaché au théâtre, où il excelle dans des rôles exigeants : Richard III, Macbeth, Le Roi Lear, mais aussi Cléopâtre, Closer ou Translations. Il joue à Broadway, au National Theatre, à la Royal Court — et même à Paris avec La Mouette de Tchekhov.
Sa voix grave, son regard perçant et son autorité naturelle en font un interprète idéal de rois, de prêtres, de chefs ou de pères en conflit, toujours nuancés, jamais univoques. Sa performance dans Faith Healer de Brian Friel est régulièrement citée comme l’une des plus marquantes de la scène anglo-saxonne des années 2000.
Cinéma et télévision : de Spielberg à Game of Thrones
Au cinéma, Ciarán Hinds commence à apparaître dès les années 1980, mais c’est dans les années 2000 qu’il devient familier du grand public. Il joue dans Road to Perdition, Munich de Spielberg (2005), There Will Be Blood, The Woman in Black, Frozen (voix du roi) ou encore Silence de Scorsese.
Il est également très actif à la télévision britannique : il incarne César dans Rome (HBO/BBC), un rôle charismatique qui révèle son autorité tranquille et son intensité tragique. Puis il incarne Mance Rayder, le Roi-au-delà-du-Mur, dans Game of Thrones, apportant une gravité souveraine à un rôle bref mais marquant.
Harry Potter : Aberforth Dumbledore, le frère oublié
Dans Harry Potter et les Reliques de la Mort – Partie 2 (2011), Ciarán Hinds joue Aberforth Dumbledore, le frère bourru, solitaire et désabusé d’Albus Dumbledore. Son personnage, peu exploré jusque-là, joue un rôle crucial dans l’ultime chapitre de la saga.
Avec très peu de scènes, Hinds donne à Aberforth une profondeur touchante, faite de regrets silencieux, d’affection distante et de mémoire douloureuse. Il incarne une version en miroir d’Albus : moins flamboyant, mais peut-être plus lucide. Une fois encore, il impose une autorité naturelle en un minimum de mots, une marque de son style.
Belfast et la reconnaissance tardive
En 2021, il est nommé à l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Belfast de Kenneth Branagh, où il incarne un grand-père tendre et philosophe, dans une évocation autobiographique du Belfast des années 60. Sa performance, pleine de chaleur, de sagesse et d’humour sec, marque les esprits et montre une facette plus douce de son talent.
Cette nomination vient couronner des décennies de travail discret mais irréprochable, dans des rôles souvent secondaires mais essentiels à l’équilibre des récits.
Ciarán Hinds : le poids du silence et la noblesse du retrait
Qu’il joue un empereur, un espion, un sorcier ou un grand-père, Ciarán Hinds impose une présence sobre, une émotion maîtrisée, un regard qui en dit long sans discours. Il n’a jamais cherché la lumière, mais l’a souvent reçue, précisément parce qu’il sait comment s’effacer au profit du rôle.
Dans un cinéma qui valorise l’excès, Hinds incarne la retenue comme force dramatique, l’intelligence comme outil de jeu, l’humanité dans toute sa complexité. Il est l’un de ces acteurs qu’on ne remarque jamais tout de suite, mais qu’on n’oublie jamais une fois vus.