Carmen Maura
- Casting
Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 3 films |
| Récompenses | 7 nominations et 5 victoires |
Espagne
Biographie
Carmen Maura, née le 15 septembre 1945 à Madrid, en Espagne, est une actrice espagnole incontournable, connue pour sa présence vive à l’écran, son jeu nuancé et énergique, et sa capacité à incarner des femmes fortes, complexes, souvent en lutte avec leur époque ou avec elles-mêmes.
Elle est surtout célèbre pour avoir été l’égérie des débuts de Pedro Almodóvar, avec qui elle a formé un tandem artistique qui a profondément marqué le cinéma espagnol de la fin du XXe siècle. Avec une carrière s’étalant sur plus de cinq décennies, Carmen Maura a su traverser les genres, les frontières et les époques, tout en conservant une vérité de jeu désarmante, une forme de liberté dans l’interprétation, et une authenticité qui transcende les rôles.
Une trajectoire débutée loin des projecteurs
Avant de devenir actrice, Carmen Maura se forme à la Sorbonne à Paris, puis revient à Madrid où elle s’oriente d’abord vers le journalisme et l’histoire de l’art. Ce n’est qu’au début des années 1970 qu’elle se lance dans le théâtre, avant de passer au cinéma et à la télévision. Elle entame alors une carrière d’actrice dans une Espagne encore marquée par la fin du franquisme, période où les tabous culturels et sociaux commencent à se fissurer.
Dès ses premiers rôles, Carmen Maura attire l’attention par sa liberté de ton, son regard vif et son sens de la répartie. Elle dégage une énergie particulière, à la fois populaire et sophistiquée, qui ne cherche pas à séduire mais à exister pleinement, dans toute l’ambivalence des personnages qu’elle incarne.
Pedro Almodóvar et la révélation au grand public
C’est au début des années 1980 que Carmen Maura rencontre Pedro Almodóvar, alors jeune réalisateur iconoclaste. Ensemble, ils vont donner naissance à quelques-uns des films les plus emblématiques de la Movida madrilène, ce mouvement culturel effervescent post-franquiste, marqué par l'exubérance, l'humour noir et la liberté sexuelle.
Elle joue dans Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón (1980), ¿Qué he hecho yo para merecer esto? (1984), Matador (1986), puis La ley del deseo (1987), où elle incarne des femmes en marge, souvent victimes de leur époque mais jamais réduites à leur souffrance. Son jeu se distingue par un mélange de fragilité et de combativité, de comédie et de tragédie, souvent dans la même scène.
C’est en 1988, avec Mujeres al borde de un ataque de nervios (Femmes au bord de la crise de nerfs), que Carmen Maura atteint une reconnaissance internationale. Son interprétation d’une actrice de doublage abandonnée, en proie à une crise émotionnelle en pleine frénésie burlesque, devient un rôle culte. Elle y allie comédie physique, intensité dramatique et timing parfait, ce qui lui vaut plusieurs prix, dont un Goya de la meilleure actrice.
Une rupture artistique… puis des retrouvailles
Après le succès de Femmes au bord de la crise de nerfs, Carmen Maura et Pedro Almodóvar s’éloignent, dans une rupture aussi artistique que personnelle, parfois décrite comme orageuse. Durant près de deux décennies, ils ne collaborent plus ensemble. Pourtant, chacun poursuit son chemin avec succès, et Carmen Maura continue à tourner avec les plus grands réalisateurs espagnols et européens.
En 2006, les retrouvailles ont lieu dans Volver, où elle joue la mère fantomatique de Penélope Cruz, rôle pour lequel elle reçoit un prix d’interprétation collectif au Festival de Cannes, partagé avec l’ensemble du casting féminin. Sa performance, tout en douceur mélancolique et en présence apaisante, rappelle son talent à incarner la mémoire, la douleur enfouie et la tendresse silencieuse.
Une carrière européenne, entre Espagne et France
Au-delà du cinéma espagnol, Carmen Maura mène aussi une carrière active en France, où elle tourne régulièrement à partir des années 1990. Elle travaille avec André Téchiné, Philippe Le Guay, Josiane Balasko ou encore Francis Huster, et s’impose comme l’une des rares actrices espagnoles à être aussi respectée dans le cinéma français, sans jamais renier ses racines.
Elle est récompensée par le César de la meilleure actrice dans un second rôle en 1991 pour Le Mari de la coiffeuse de Patrice Leconte. Sa maîtrise parfaite du français, alliée à une gestuelle très expressive et à un humour souvent mordant, en font une actrice immédiatement reconnaissable, même dans des rôles secondaires.
Une actrice libre, à l’écart des conformismes
Ce qui traverse toute la carrière de Carmen Maura, c’est la liberté, qu’elle cultive dans ses choix artistiques comme dans ses prises de parole. Elle incarne souvent des femmes indépendantes, un peu cabossées, mais combatives, des rôles d’épouse, de mère, d’amante ou de femme seule, jamais idéalisés, toujours complexes.
Elle ne cherche pas à s’enfermer dans une image glamour ou dans un type de personnage. Au contraire, Carmen Maura aime les rôles inattendus, les zones d’ombre, les figures en décalage. Elle peut passer d’une comédie satirique à un drame familial sans changer d’intensité, simplement en adaptant son regard, son rythme, sa façon de respirer à l’écran.
Filmographie
