Burr Steers
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Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 5 films |
Biographie
Burr Steers, né le 8 octobre 1965 à Washington D.C., est un réalisateur, scénariste et acteur américain, surtout connu pour ses films qui explorent les crises existentielles à différents âges de la vie, souvent avec une touche d’ironie mordante ou de fantaisie narrative.
Si son nom ne figure pas parmi les plus médiatisés d’Hollywood, Burr Steers s’est construit une carrière faite de choix atypiques, entre comédies adolescentes, récits d’initiation douloureux, et incursions surprenantes dans le film de genre.
Fait peu connu : il est également le neveu de Jacqueline Kennedy Onassis, ce qui en fait un parent éloigné du clan Kennedy — un détail qui intrigue souvent plus qu’il n’influence réellement ses projets, mais qui ajoute une touche curieuse à son parcours.
Premiers pas entre écriture et cinéma indépendant
Avant de devenir réalisateur, Burr Steers commence par écrire. Il signe le scénario de How to Lose a Guy in 10 Days (2003), une comédie romantique à succès qui, bien que très différente de son ton habituel, démontre sa capacité à construire des dialogues rythmés et des situations efficaces.
Mais son vrai terrain d’expression se révèle avec Igby Goes Down (2002), qu’il écrit et réalise. Le film raconte l’histoire d’un adolescent cynique et désabusé (incarné par Kieran Culkin), issu d’une famille dysfonctionnelle, qui fuit son univers bourgeois en quête d’un sens à sa vie. Ce drame à l’humour noir et à la narration tranchante devient un petit classique du cinéma indépendant américain, souvent comparé à The Royal Tenenbaums ou Rushmore pour sa vision ironique de la jeunesse privilégiée en crise.
Igby Goes Down permet à Burr Steers de se faire remarquer comme un auteur avec une voix, qui aime explorer les marges de la normalité sociale, les angoisses existentielles, et les figures adolescentes égarées mais lucides.
Des ados paumés aux retours dans le temps
Après un début très centré sur le cinéma indépendant, Burr Steers opère un virage inattendu avec 17 Again (2009), une comédie plus grand public où Zac Efron incarne la version rajeunie de son père (joué par Matthew Perry). Si le concept — un adulte piégé dans un corps d’ado — peut sembler classique, le film s’appuie sur une réalisation soignée et un ton plus doux-amer que prévu, qui le démarque dans sa catégorie.
Cette incursion dans le cinéma de studio permet à Burr Steers de toucher un public plus large, tout en conservant une touche personnelle dans le traitement du récit. On y retrouve ses thématiques habituelles : le regret, la quête d’identité, la réinvention de soi. Le film rencontre un solide succès commercial, prouvant qu’il peut conjuguer style et efficacité.
De l’adaptation littéraire au mash-up horrifique
En 2012, il retrouve Zac Efron dans The Death and Life of Charlie St. Cloud, une adaptation du roman éponyme de Ben Sherwood. Plus sérieux, plus mélancolique, ce film aborde le deuil, la culpabilité et l’obsession du passé à travers le prisme du fantastique. Là encore, Burr Steers s’attaque à une histoire de passage, où le surnaturel est moins une fin qu’un moyen de parler de blessures intimes et de rédemption.
Mais c’est en 2016 qu’il surprend vraiment avec Pride and Prejudice and Zombies, adaptation décalée du roman parodique de Seth Grahame-Smith. Burr Steers y mêle Jane Austen, arts martiaux et apocalypse zombie, dans une fresque anachronique qui flirte avec le second degré, sans jamais basculer dans la parodie totale. Le film divise, mais prouve que le réalisateur aime sortir de sa zone de confort, quitte à déranger les puristes.
Une vision narrative marquée par le décalage et la mélancolie
Ce qui lie les films de Burr Steers, malgré leurs genres très différents, c’est une forme de mélancolie latente. Ses personnages — qu’ils soient adolescents perdus, adultes nostalgiques ou héroïnes victorienno-guerrières — sont souvent en rupture avec leur époque ou leur propre vie. Il filme les hésitations, les regrets, les tentatives maladroites pour changer quelque chose… même quand le décor est peuplé de zombies ou de fantômes.
Son style n’est pas tapageur, mais il sait créer une atmosphère à la fois familière et légèrement décalée, où l’ironie côtoie la sincérité. Ce subtil équilibre entre humour et gravité lui donne une place à part dans le paysage hollywoodien, entre indépendance revendiquée et cinéma de divertissement assumé.
Filmographie
5 sur 5 films