Bob Weinstein
- Production
Détails
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| Filmographie | 91 films |
États-Unis
Biographie
Bob Weinstein, né le 18 octobre 1954 à Flushing, Queens, dans l’État de New York (États-Unis), est un producteur de cinéma et de télévision américain. Il est surtout connu pour avoir cofondé, avec son frère Harvey Weinstein, la société Miramax Films, avant de diriger sa propre filiale, Dimension Films, spécialisée dans les productions plus commerciales. Si son nom reste indissociable de la trajectoire de l’empire Weinstein, Bob Weinstein s’est toujours positionné à la fois dans l’ombre et dans la gestion active des franchises à succès, avec une prédilection assumée pour les genres populaires : horreur, science-fiction et comédie.
Le tandem Weinstein : Miramax et le cinéma indépendant qui explose
Dans les années 1970-80, Bob et Harvey Weinstein s’associent pour importer des films de concert, puis pour produire du cinéma indépendant. En 1979, ils fondent Miramax Films, dont le nom est une fusion des prénoms de leurs parents, Miriam et Max. Si Harvey devient vite la figure publique et parfois controversée de la structure, Bob Weinstein gère l’aspect plus commercial et organisationnel, souvent en retrait médiatique mais non moins actif.
Durant les années 1990, Miramax devient une référence incontournable du cinéma indépendant. On y découvre ou y consacre des auteurs comme Quentin Tarantino (Pulp Fiction), Steven Soderbergh (Sex, Lies, and Videotape), ou Kevin Smith (Clerks). Bob n’est pas à la tête de ces productions d’auteur, mais il est le stratège silencieux qui rend tout cela économiquement viable.
Dimension Films : le coup de maître du genre
En 1992, Bob Weinstein fonde Dimension Films, filiale de Miramax dédiée au cinéma de genre. Et c’est là que son influence devient réellement identifiable. Il orchestre avec succès le renouveau de l’horreur grâce à la saga Scream, lancée en 1996 par Wes Craven. Le film est un carton, et Bob sait flairer la bonne formule : horreur, second degré, casting jeune, et rythme soutenu. Dimension devient rapidement une machine à hits, avec des séries comme Scary Movie, Spy Kids, The Faculty, ou encore Halloween: H20.
Le style Bob Weinstein, c’est une approche industrielle assumée, presque artisanale dans sa mécanique : repérer un filon, le développer, le décliner, parfois jusqu’à l’épuisement. Ce n’est pas du cinéma d’auteur, mais c’est du cinéma de public. Il mise sur des genres longtemps considérés comme "mineurs", et il les transforme en véritables poules aux œufs d’or.
L’après-Miramax et la tentative de rebond
En 2005, après leur départ de Miramax (revendue à Disney), Bob et Harvey lancent The Weinstein Company. Bob y conserve la direction de Dimension Films, et poursuit la même stratégie de franchises : Scream 4, Piranha 3D, Sin City: A Dame to Kill For. Il développe aussi des projets plus familiaux, parfois surprenants, comme Paddington (du moins dans sa première phase de production).
Mais à partir de 2017, tout bascule. Les révélations sur les abus de Harvey Weinstein entraînent la chute brutale de l’empire familial, et Bob, bien qu’épargné sur le plan judiciaire, se retrouve entraîné dans la débâcle. Il affirme avoir été au courant de certains comportements "difficiles", mais pas des crimes commis. Quoi qu’il en soit, sa carrière est stoppée net, happée par l'effondrement d’un système qu’il a contribué à bâtir.
Une figure à part dans le système Weinstein
Contrairement à son frère, Bob Weinstein s’est toujours tenu à distance du feu des projecteurs, préférant les chiffres aux projecteurs, les genres populaires aux films de prestige. Il n’a jamais eu la posture flamboyante d’un producteur-tyran, ni l’ambition de devenir une figure publique. Et pourtant, c’est lui qui a contribué à façonner l’un des labels de genre les plus identifiables du cinéma américain des années 90-2000.
Ses choix artistiques ne visaient pas l’Oscar, mais l’efficacité, le rythme, et la capacité d’un film à parler à une génération. Il n’a pas toujours eu le flair du grand découvreur de talents, mais il a su s’entourer des bons réalisateurs (Wes Craven, Robert Rodriguez, Frank Darabont) et donner un écrin rentable à leurs idées.
Une réputation complexe, mais une influence réelle
Aujourd’hui, le nom de Bob Weinstein reste éclipsé par le scandale qui entoure son frère, et toute tentative de retour dans le secteur reste entachée par cette association. Pourtant, dans l’histoire du cinéma américain contemporain, il occupe une place à part : celle d’un bâtisseur de franchises, d’un stratège du divertissement, d’un producteur qui a compris, bien avant d’autres, que le cinéma d’horreur ou d’action pouvait être aussi rentable qu’un drame de festival.
Il n’a pas cherché à révolutionner le 7e art. Mais il a, d’une certaine manière, redonné ses lettres de noblesse au genre, en misant sur la jeunesse, la peur, le rire, et un certain sens du timing. Pas besoin de discours enflammés : chez Bob Weinstein, le box-office suffisait à parler pour lui.
Filmographie
