Bob Odenkirk
- Casting
- Réalisation
- Production
Détails
| Âge |
|
Nationalité |
|---|---|
| Filmographie | 11 films |
Biographie
Bob Odenkirk, né le 22 octobre 1962 à Berwyn, dans l’Illinois (États-Unis), est un acteur, scénariste, producteur et réalisateur américain. Pour une grande partie du public, Bob Odenkirk est d’abord Saul Goodman, l’avocat magouilleur aussi drôle qu’agaçant de Breaking Bad et Better Call Saul.
Mais résumer sa carrière à ce seul personnage serait passer à côté d’un parcours aussi dense qu’original, qui mêle humour corrosif, engagement créatif et reconversion spectaculaire dans le drame... et même dans le cinéma d’action. Derrière son allure d’homme ordinaire se cache un artiste complet, qui a longtemps œuvré dans l’ombre des autres avant d’émerger, sur le tard, comme une figure incontournable du paysage audiovisuel contemporain. Et non, il n’a pas toujours été un avocat véreux à la cravate criarde. Enfin, pas à l’écran du moins.
Une jeunesse entre comédie et subversion
Avant de devenir acteur à plein temps, Bob Odenkirk fait ses armes dans l’écriture. Étudiant à la Southern Illinois University, il commence à explorer la comédie via la radio et le stand-up. Il entre ensuite dans le cercle très fermé des auteurs de Saturday Night Live à la fin des années 1980. Il y collabore notamment avec Conan O’Brien, Adam Sandler, ou encore Chris Farley, et participe à l’écriture de sketchs devenus cultes, tout en développant son propre style : absurde, grinçant, parfois inconfortable, mais toujours réfléchi.
Il co-crée ensuite avec David Cross la série Mr. Show with Bob and David (1995-1998), considérée comme un ovni humoristique dans le paysage télévisuel américain. Loin du format sketch classique, l’émission enchaîne des segments surréalistes, satiriques et volontairement provocateurs. Peu vue à l’époque, elle est aujourd’hui considérée comme une œuvre culte, qui influencera toute une génération d’humoristes et de créateurs de contenu.
Durant cette période, Bob Odenkirk est surtout reconnu comme auteur, metteur en scène de l’ombre, figure de la contre-culture comique... un rôle qu’il accepte sans amertume, mais qu’il finira par dépasser.
L’éclosion tardive du comédien avec Breaking Bad
Tout change en 2009, lorsqu’il rejoint la série Breaking Bad, déjà bien installée, dans le rôle de Saul Goodman. Ce personnage d’avocat sans scrupules, bavard, roublard et cynique, devient immédiatement emblématique. Ce n’était pourtant pas prévu pour durer : Bob Odenkirk devait n’apparaître que dans quelques épisodes. Mais sa performance séduit les créateurs et le public. Résultat, Saul Goodman devient un personnage central de la série... puis le héros de son propre spin-off.
Avec Better Call Saul, diffusée de 2015 à 2022, Bob Odenkirk prend tout le monde de court. Ce qui aurait pu n’être qu’une série dérivée à visée comique devient un drame psychologique de haute volée, centré sur la lente métamorphose de Jimmy McGill en Saul Goodman. Il y livre une performance saluée par la critique, mélange de subtilité, d’émotion et de tension contenue. Plus qu’un clown tragique, il incarne un homme en guerre avec lui-même, piégé entre ambition et culpabilité.
La série lui vaut plusieurs nominations aux Emmy Awards, et surtout un nouveau statut dans l’industrie : celui d’un acteur dramatique à part entière. Pas mal pour un ancien auteur de sketchs absurdes.
Bob Odenkirk au cinéma : entre coups de poing et second degré
Fort de ce succès tardif, Bob Odenkirk se diversifie encore davantage. En 2021, il surprend tout le monde avec Nobody, un film d’action nerveux où il incarne un père de famille ordinaire qui cache un passé de tueur redoutable. Dans la lignée de John Wick, le film le transforme en anti-héros charismatique, capable de scènes de combat brutales et chorégraphiées avec précision. Et le plus étonnant ? Il est totalement crédible. À plus de 50 ans, il s’impose dans un genre souvent réservé aux trentenaires bodybuildés. L’ironie n’est pas perdue sur lui.
Il apparaît également dans des films plus dramatiques ou historiques, comme The Post de Steven Spielberg, Little Women de Greta Gerwig ou encore Nebraska d’Alexander Payne. Il y occupe souvent des rôles secondaires, mais toujours marquants, avec ce mélange de chaleur humaine et de distance ironique qui devient sa marque de fabrique.
Une carrière menée avec recul, autodérision et lucidité
Bob Odenkirk n’a jamais joué le jeu de la célébrité à outrance. Même après avoir connu une reconnaissance mondiale, il continue à travailler avec des équipes modestes, à produire des contenus expérimentaux, et à soutenir la scène comique alternative américaine. Il publie en 2021 un mémoire autobiographique, Comedy Comedy Comedy Drama, où il retrace son parcours avec honnêteté, humour et une certaine tendresse pour ses débuts chaotiques.
En 2021, il est victime d’un infarctus sur le tournage de Better Call Saul. Une expérience brutale, qui aurait pu mettre fin à sa carrière. Mais il revient, fidèle à lui-même, et finit de tourner la série quelques mois plus tard, sans faire de drame inutile. Pour lui, ce qui compte, c’est de continuer à raconter des histoires, à sa manière, avec des personnages imparfaits et souvent tragiques... mais profondément humains.
Filmographie
11 sur 11 films