Bill Condon
- Réalisation
- Écriture
Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 7 films |
Biographie
Bill Condon est né le 22 octobre 1955 à New York, aux États-Unis.
Issu d’un milieu catholique et élevé dans le Queens, il se passionne très tôt pour le cinéma, mais pas n’importe lequel : il s’intéresse au cinéma de genre, au théâtre filmé, aux grandes figures tragiques, avec une prédilection pour les destins atypiques. Ce goût pour les personnages complexes, souvent en décalage avec leur époque, va nourrir toute son œuvre, que ce soit dans les marges ou au cœur de Hollywood.
Après des études en philosophie à Columbia, Bill Condon entame sa carrière dans les années 80, d’abord comme scénariste puis comme réalisateur. Dès ses débuts, il affiche une volonté de ne pas se cantonner à un style unique. Il explore différents genres, thriller, biopic, comédie musicale, fantastique, tout en conservant un regard personnel, souvent empathique, parfois ironique, mais toujours précis.
De Gods and Monsters à Dreamgirls : un goût prononcé pour les figures de l’ombre
Le film qui change la donne pour Bill Condon, c’est Gods and Monsters (1998), qu’il écrit et réalise. Il y dresse un portrait sensible de James Whale, réalisateur des Frankenstein des années 30, dans les dernières années de sa vie. Interprété magistralement par Ian McKellen, le personnage principal, homosexuel, vieillissant et hanté par ses souvenirs, devient sous la caméra de Bill Condon une figure tragique et profondément humaine. Le film lui vaut l’Oscar du meilleur scénario adapté, ainsi qu’une reconnaissance critique durable.
Mais Bill Condon ne se contente pas de rester dans le biopic intimiste. Il prouve rapidement qu’il sait aussi faire vibrer le grand spectacle avec Dreamgirls (2006), adaptation flamboyante de la comédie musicale de Broadway. Avec Beyoncé, Jamie Foxx et une Jennifer Hudson récompensée aux Oscars, le film combine performances vocales et drame social avec une énergie maîtrisée. C’est du pur entertainment, mais avec du fond, de l’émotion, et un regard acéré sur l’industrie musicale et les tensions raciales des années 60.
Un artisan du scénario au service de projets très (très) variés
Avant et après ces succès, Bill Condon s’illustre aussi comme scénariste. Il signe notamment le scénario de Chicago, film musical multi-oscarisé réalisé par Rob Marshall en 2002. Il ne le réalise pas, mais sa patte est bien là : rythmes syncopés, dialogues précis, et ce mélange de cynisme et d’émotion qui caractérise tant de ses projets.
Dans un registre très différent, Bill Condon se lance dans l’univers de la franchise avec The Twilight Saga: Breaking Dawn, les deux derniers volets de la célèbre saga vampirique. Si on est loin des subtilités de Gods and Monsters, il y apporte une efficacité narrative et une esthétique plus léchée que les précédents opus, tout en assumant pleinement la dimension romanesque et mélodramatique de l’histoire.
Il signe aussi Mr. Holmes (2015), où Ian McKellen revient dans la peau d’un Sherlock Holmes vieillissant et désabusé. Là encore, Bill Condon explore la mémoire, la fin de vie, la solitude et le mythe face à la réalité. Il semble particulièrement à l’aise dès qu’il s’agit de confronter un personnage à ses propres légendes, de démonter l’icône pour révéler l’humain.
Bill Condon, entre classicisme hollywoodien et sensibilité contemporaine
L’une des grandes forces de Bill Condon, c’est sa capacité à évoluer dans des univers très différents sans jamais perdre sa touche personnelle. Qu’il filme une diva des années 60, un monstre sacré du cinéma, un vampire adolescent ou un détective centenaire, il conserve un regard humaniste, une certaine élégance dans la mise en scène, et une vraie attention aux détails psychologiques.
Il fait partie de ces réalisateurs à la fois respectés par les studios et par les cercles indépendants, capable de piloter une grosse production Disney (Beauty and the Beast, 2017) tout en revenant ensuite à des projets plus intimes. Ce grand écart, il le gère sans cynisme apparent, comme un artisan polyvalent, soucieux de faire du bon travail, quel que soit le genre ou l’échelle.
Filmographie
7 sur 7 films