Bess Flowers
- Casting
Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 6 films |
États-Unis
Biographie
Bess Flowers, née le 23 novembre 1898 à Sherman, dans l’Indiana (États-Unis), et décédée le 28 juillet 1984 à Woodland Hills, Californie, est l’une de ces figures de l’âge d’or d’Hollywood qu’on a vues mille fois… sans forcément mettre de nom sur leur visage.
Et pourtant, Bess Flowers détient un record aussi improbable qu’intrigant : elle est apparue dans plus de 700 films, souvent sans un mot, mais presque toujours avec une élégance qui lui a valu un surnom aussi ironique qu’affectueux, « the Queen of the Hollywood Extras ».
Si son nom est peu connu du grand public, sa silhouette, elle, hante littéralement des décennies de cinéma américain. Elle est cette invitée bien habillée dans un bal mondain, cette passante distinguée en arrière-plan, cette cliente chic dans un restaurant. Une présence discrète, mais constante, au point qu’on pourrait presque parler d’un caméo perpétuel.
Bess Flowers, une carrière qui traverse l’histoire du cinéma américain
La carrière de Bess Flowers commence au début des années 1920, période où le cinéma muet bat son plein. Elle apparaît dans Hollywood (1923), un film satirique sur les coulisses de l’industrie naissante, un clin d’œil involontaire à sa future carrière. Très rapidement, elle devient une habituée des studios, d’abord en tant qu’actrice de complément, puis comme figurante spécialisée dans les rôles de société.
Ce qui frappe, c’est sa longévité. Elle joue aussi bien sous la caméra de Cecil B. DeMille que dans les comédies de Laurel et Hardy, en passant par les classiques d’Alfred Hitchcock (Rear Window) ou les films de Frank Capra, comme It’s a Wonderful Life. Oui, Bess Flowers est littéralement partout. De la comédie burlesque au film noir, du western à la romance.
Son secret ? Une présentation impeccable, une grande fiabilité professionnelle et une adaptabilité sans faille. Les réalisateurs savaient qu’ils pouvaient compter sur elle pour apporter cette touche de crédibilité et de classe aux scènes d’ensemble. Elle devenait en quelque sorte la figure rassurante du décor vivant d’Hollywood.
Une carrière sans vedettariat mais pas sans reconnaissance
Il serait facile de réduire Bess Flowers à une simple silhouette de studio. Pourtant, elle est bien plus que ça. En coulisses, elle joue un rôle actif dans la défense des droits des figurants. Elle est membre fondatrice de la Screen Extras Guild, le syndicat des figurants d’Hollywood, et milite pour de meilleures conditions de travail, une reconnaissance plus juste de leur contribution, et une certaine dignité pour ceux qu’on appelait alors les "background artists".
Ironie du sort, Bess Flowers détient un record assez particulier : elle est apparue dans 23 films nommés pour l’Oscar du meilleur film, dont 5 lauréats. Peu d’acteurs peuvent en dire autant, y compris parmi les grandes stars. Un palmarès impressionnant… en toute discrétion.
Sa présence s’étend jusqu’aux débuts de la télévision, dans des séries et émissions des années 1950, avant qu’elle ne prenne sa retraite en 1964, après plus de 40 ans d’une carrière aussi prolifique qu’invisible.
Bess Flowers, ou l’art d’être partout sans jamais voler la vedette
Dans l’univers souvent tapageur du cinéma hollywoodien, Bess Flowers représente un paradoxe touchant : elle est omniprésente, mais jamais centrale. Elle incarne ce cinéma collectif, où l’arrière-plan compte tout autant que les premiers rôles pour faire exister une scène, un monde, une époque. Un art de l’effacement maîtrisé à la perfection.
On pourrait presque dire que Bess Flowers est à Hollywood ce que les clins d’œil sont à un bon film : discrets, mais essentiels pour les spectateurs attentifs. Aujourd’hui encore, des cinéphiles s’amusent à la repérer dans les classiques, comme une sorte de jeu caché dans l’histoire du cinéma.
Et si son nom est peu connu, sa contribution est loin d’être anodine. Bess Flowers, c’est la preuve que le septième art est aussi fait de visages familiers qu’on ne nomme pas, mais qui construisent, jour après jour, cette magie collective du grand écran.
Filmographie
