Barry Levinson
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Détails
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Nationalité |
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| Filmographie | 9 films |
| Récompenses | 6 nominations et 1 victoire |
Biographie
arry Levinson est né le 6 avril 1942 à Baltimore, dans le Maryland, aux États-Unis. Réalisateur, scénariste, producteur et parfois même acteur à ses débuts, il s’est imposé comme l’un des conteurs les plus sensibles et les plus lucides du cinéma américain depuis les années 80. Son œuvre est profondément ancrée dans l’histoire des États-Unis, souvent traversée par un mélange de nostalgie douce, d’ironie mordante et de portraits humains finement ciselés.
Issu d’une famille juive d’origine modeste, Barry Levinson commence par étudier le journalisme avant de se tourner vers l’écriture comique à la télévision. Il travaille notamment pour Mel Brooks et collabore à l’écriture de Silent Movie et High Anxiety, ce qui lui permet de roder son sens du rythme et de l’humour.
Mais c’est lorsqu’il passe à la réalisation qu’il trouve vraiment sa voix — une voix qui oscille entre chronique sociale, satire politique et fresque intimiste.
Diner et l’Amérique des souvenirs
Barry Levinson fait ses débuts derrière la caméra avec Diner (1982), un film à petit budget devenu culte. L’histoire de jeunes hommes qui se retrouvent régulièrement dans un restaurant pour parler de tout et de rien n’a, en apparence, rien d’extraordinaire. Mais c’est dans cette apparente banalité que Barry Levinson excelle : dialogues ciselés, atmosphère feutrée, personnages attachants sans être idéalisés.
Diner ouvre ce qu’on appelle parfois sa « tétralogie de Baltimore », comprenant aussi Tin Men (1987), Avalon (1990) et Liberty Heights (1999). Tous ces films, en partie autobiographiques, dressent un portrait nuancé de l’Amérique de l’après-guerre, en explorant des thèmes comme l’amitié, les tensions sociales, le racisme ou les mutations culturelles.
Rain Man et l’Oscar du regard humain
Le sommet critique et public de la carrière de Barry Levinson arrive en 1988 avec Rain Man, qui remporte quatre Oscars, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Le film, porté par Dustin Hoffman et Tom Cruise, raconte l’histoire d’un homme d’affaires égoïste qui découvre que son frère autiste, dont il ignorait l’existence, a hérité de la fortune de leur père.
Au-delà de son succès commercial, Rain Man touche par sa sensibilité. Barry Levinson y aborde le handicap sans misérabilisme, en mettant l’accent sur la relation entre les deux frères. Le film marque un tournant dans la représentation des troubles du spectre autistique à l’écran et reste, aujourd’hui encore, une référence en matière de drame humaniste.
Une carrière ponctuée de satire et d’observation
Si Barry Levinson sait manier l’émotion, il est tout aussi habile dans le registre de la satire. Il le prouve avec Wag the Dog (1997), une comédie politique grinçante où un spin doctor (interprété par Robert De Niro) et un producteur hollywoodien (Dustin Hoffman) fabriquent une guerre fictive pour détourner l’attention d’un scandale sexuel présidentiel. Sorti juste avant l’affaire Clinton-Lewinsky, le film devient presque prophétique, ce qui n’est pas rare chez Levinson, dont le regard sur l’Amérique est à la fois caustique et lucide.
Il explore également les travers de l’industrie du divertissement dans Man of the Year ou encore dans What Just Happened, avec Robert De Niro, où il croque un producteur hollywoodien dépassé par l’absurdité du système.
Un réalisateur prolifique, mais inégal
La filmographie de Barry Levinson est vaste, parfois inégale, mais toujours marquée par une certaine curiosité. Il alterne les genres, de la science-fiction (Sphere) au thriller (Sleepers), en passant par la comédie dramatique ou le film biographique (The Humbling, You Don’t Know Jack). Il ne cherche pas à se cantonner à un style, même si certains motifs reviennent : la mémoire, la famille, les illusions perdues, la place des marginaux dans la société.
Dans les années 2010, il se tourne davantage vers la télévision avec succès, notamment avec The Wizard of Lies (2017), dans lequel Robert De Niro incarne le financier frauduleux Bernie Madoff, ou encore la mini-série Dopesick, où il participe à une exploration implacable de la crise des opioïdes.
Filmographie
9 sur 9 films