Alison Brie
- Casting
- Production
Détails
| Âge |
|
Nationalité |
|---|---|
| Filmographie | 9 films |
États-Unis
Biographie
Née le 29 décembre 1982 à Hollywood, Californie (États-Unis), Alison Brie Schermerhorn, plus connue sous le nom de Alison Brie, est une actrice, scénariste et productrice américaine révélée par des séries cultes, mais dont le parcours témoigne d’une ambition artistique bien plus large que les apparences ne laissent supposer. Avec sa capacité à passer du rire au sérieux, du sourire charmant au désespoir silencieux, elle s’est imposée comme l’un des visages les plus singuliers de la télévision américaine, et une actrice caméléon du cinéma indépendant. Sa filmographie est marquée par l’intelligence, l’ironie et l’émotion, souvent dans des rôles de femmes tiraillées entre conformisme et explosion intérieure.
Premiers pas, théâtre et comédie maîtrisée
Diplômée du California Institute of the Arts, Alison Brie commence par le théâtre, tout en décrochant des petits rôles dans des séries télé. Sa formation scénique lui donne un sens du rythme, de l’écoute et du corps, qui lui sera précieux dans ses projets futurs. Dès ses débuts, elle montre une affinité pour la comédie décalée, absurde, parfois surréaliste, sans jamais perdre le contact avec la réalité humaine de ses personnages.
Elle fait ses premières armes dans Hannah Montana (eh oui), mais c’est à partir de 2007 qu’elle se fait vraiment remarquer, dans un rôle aux antipodes de l’image qu’elle aura plus tard.
Mad Men : l’épouse modèle sous haute tension
Dans Mad Men (2007–2015), série culte sur le monde de la publicité dans les années 1960, Alison Brie incarne Trudy Campbell, épouse parfaite en apparence de Pete Campbell, l’un des cadres de l’agence. Coiffure impeccable, sourire figé, politesse bien huilée… Trudy est d’abord perçue comme une potiche rétro.
Mais au fil des saisons, le personnage se complexifie. Elle devient une femme consciente de sa place, de ses frustrations, de ses sacrifices. Et même si elle n’est jamais au centre du récit, Alison Brie en fait une présence vibrante, à la fois crispée et pleine de dignité, preuve qu’elle sait briller dans la retenue.
Community : Annie Edison et le virage vers l’absurde
En 2009, changement radical de registre avec Community, série comique culte et souvent expérimentale. Elle y joue Annie Edison, étudiante studieuse, anxieuse et perfectionniste, dans un groupe d’étudiants aussi improbables qu’attachants. Avec son énergie nerveuse et ses expressions faciales maîtrisées, Alison Brie y démontre un sens de la comédie physique et verbale redoutable.
Annie aurait pu être une simple caricature de première de la classe, mais grâce à Brie, elle devient un personnage riche, vulnérable, drôle et souvent déroutant. Au fil des saisons, elle montre une vraie virtuosité dans des épisodes parfois délirants (spécial animation, univers parallèles, paintball géant…), tout en gardant le cœur émotionnel du groupe.
GLOW : femme, actrice, catcheuse
La série GLOW (2017–2019), produite par Netflix, représente un tournant majeur dans sa carrière. Inspirée d’une émission de catch féminin des années 1980, la série suit un groupe de femmes tentant de trouver leur place dans un monde qui ne leur en laisse pas beaucoup. Alison Brie y incarne Ruth Wilder, une actrice en galère qui trouve dans le catch un espace d’expression, de rage et d’émancipation.
C’est sans doute l’un de ses rôles les plus puissants : elle y explore la physicalité du combat, les blessures psychologiques, l’humour, l’humiliation, la sororité. Elle co-produit la série, s’y investit physiquement à 100 %, et prouve qu’elle peut porter une série dramatique complexe avec une aisance remarquable.
Sa performance est saluée par la critique, mais aussi par ses pairs : plusieurs nominations aux Critics’ Choice et SAG Awards, et une reconnaissance durable comme actrice sérieuse — dans tous les sens du terme.
Une présence solide dans le cinéma indépendant
En parallèle de ses projets télévisés, Alison Brie construit une filmographie subtile dans le cinéma indépendant, souvent dans des rôles de femmes à la fois intelligentes et en déséquilibre émotionnel. Dans Horse Girl (2020), qu’elle co-écrit avec Jeff Baena, elle incarne une jeune femme introvertie, sujette à des épisodes psychotiques et à des dérives fantastiques. Le film est étrange, malaisant, poétique, et sa performance est d’une fragilité déchirante.
Elle apparaît également dans The Little Hours (2017), The Rental (2020), Spin Me Round (2022) ou encore dans Somebody I Used to Know (2023), souvent dans des récits ancrés dans le doute, l’ambiguïté, la reconstruction.
Et dans Promising Young Woman (2020), elle a un petit rôle, mais crucial, qui démontre, encore une fois, sa capacité à incarner la complicité passive dans les drames sociaux. Même en quelques scènes, elle laisse une trace.
Une actrice auteure et productrice : derrière l’image, une vision
Alison Brie, ce n’est pas seulement une actrice : elle est aussi scénariste, productrice, et créatrice de projets qui lui ressemblent. Elle s’intéresse à des rôles de femmes trop émotives, trop bizarres, trop intenses, trop tout. Autrement dit, des rôles rarement proposés — et qu’elle décide d’écrire elle-même.
Elle incarne une génération d’actrices qui ne veulent plus attendre qu’on leur donne la parole : elles la prennent, elles la produisent, elles la diffusent. Et dans son cas, toujours avec humour, honnêteté et beaucoup d’autodérision.
Alison Brie, c’est la finesse comique doublée d’une profondeur dramatique, le visage souriant d’une actrice qui écrit sur la douleur intérieure, et une actrice qui préfère les marges aux podiums. Elle n’a jamais couru après le statut de star, mais elle est devenue incontournable dans ce cinéma et cette télévision qui veulent raconter autrement, avec intelligence et étrangeté.
Et si on a longtemps sous-estimé son talent, c’est sans doute parce qu’elle sait rire d’elle-même… juste avant de vous briser le cœur.
Filmographie
9 sur 9 films
